M. Rachid Talbi El Alami, Président de la Chambre des Représentants, a présidé, vendredi 23 septembre 2022 au siège de la Chambre, la cérémonie de lancement du projet de jumelage institutionnel entre la Chambre des Représentants et un certain nombre de parlements européens, en présence de plusieurs personnalités éminentes.
Ont participé à cette rencontre Mme Eliane Tillieux, Présidente de la Chambre des Représentants de Belgique, Mme Valérie Rabault, Première Vice-Présidente de l'Assemblée nationale française, M. Jaroslav Bžoch, Vice-Président de la Commission des affaires étrangères de la Chambre des députés tchèque, M. Habib El Malki, Président du Groupe d'amitié parlementaire Maroc-France, ainsi que les membres du Bureau de la Chambre des Représentants, les présidents des groupes et du groupement parlementaires, l'ambassadeur de l'Union européenne au Royaume du Maroc, les ambassadeurs ou les représentants des ambassades de Belgique, de Hongrie, de la République tchèque, de Grèce et du Portugal.
Lors de son allocution à l'ouverture du Projet de jumelage institutionnel, M. Talbi El Alami a rappelé les fruits du premier projet de jumelage institutionnel entre la Chambre des Représentants marocaine et cinq institutions législatives européennes, financée par l'Union européenne, et qui couvrait le parlement numérique et les archives. Ainsi, le jumelage précédent a contribué à l'organisation des archives de la Chambre et à leur numérisation afin de préserver la mémoire parlementaire, soutenir la recherche scientifique et enrichir le fonds documentaire parlementaire, a ajouté M. Talbi El Alami.
Selon le Président de la Chambre, cette évolution positive a abouti à l'élaboration du deuxième projet de jumelage, qui comprend deux volets convergents. Le premier volet comprend les activités prévues qui visent à renforcer la capacité de l'administration parlementaire en matière de ressources humaines, tandis que le deuxième porte sur les activités destinées à accroître l'efficacité et l'efficience de la Chambre dans l'exercice de ses compétences et ses fonctions constitutionnelles.
D'après M. Talbi El Alami, le projet de jumelage se caractérise par une composante importante liée à une préoccupation sociétale centrale au Maroc ainsi que dans d’autres pays, à savoir la présence des femmes dans les parlements.
Le projet de jumelage vise également à "permettre à la Chambre de prendre connaissance des bonnes pratiques dans le domaine de l'application du bilinguisme dans les institutions et la vie publique, dans le cadre d'une réforme constitutionnelle, institutionnelle et culturelle centrale que notre pays est fier de mettre en oeuvre, à savoir la formalisation de la langue amazighe et son intégration dans l'éducation et les différents secteurs prioritaires de la vie publique".
L’allocution du Président a également comporté un bref rappel historique, notant que "Le Maroc, victime du colonialisme, a recouvré son indépendance et sa souveraineté en 1956 et a complété son intégrité territoriale par étapes dans le cadre de la négociation et sur la base du droit et de la légitimité internationaux, y compris sa souveraineté sur ses provinces du Sud en 1975. Aujourd’hui, après 47 ans, la situation dans ces régions a radicalement évolué. Elles sont devenues des centres d'investissement attrayants et ont été dotées d’infrastructures et de services importants. Il a ajouté qu'il est de son devoir de rappeler que le Maroc n'accepte, ni acceptera d'être victime de la sécession, ou la remise en question de son intégrité territoriale nationale de Tanger à Lagouira. En résumé, aucune déclaration n’est plus éloquente, ni véridique sur la position nationale actuelle que celle de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, où il a déclaré que «le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international. C’est aussi clairement et simplement l’aune qui mesure la sincérité des amitiés et l’efficacité des partenariats qu’il établit.»
De son côté, Mme Valérie Rabault, Première Vice-Présidente de l'Assemblée Nationale Française, a abordé le projet de jumelage, qu'elle considère comme "une traduction des relations fortes entre le Royaume du Maroc et l'Union Européenne, dans le cadre des pouvoirs élargis conférés par la Constitution de 2011 à l'institution législative en matière d'évaluation des politiques publiques et de contrôle de l'action gouvernementale", en plus du "Plan stratégique de réhabilitation et de développement de l'action de la Chambre des Représentants".
À cet égard, l'Assemblée nationale française et l'Union européenne contribueront au renforcement de la coopération parlementaire entre les différentes institutions législatives contribuant à ce projet, par l'échange d'expériences et l'élaboration d'un plan d'action dans le cadre d'un projet de coopération.
De même, la Présidente de la Chambre des Représentants de Belgique, Mme Eliane Tillieux a salué les clauses de cet accord de jumelage et s’est félicitée du rôle des parlements dans la préservation des acquis démocratiques, le rapprochement des points de vue et la facilitation de la compréhension. Elle a également rappelé la tendance positive de la première expérience de jumelage institutionnel qui, à son avis, avait été un succès sur tous les plans.
Au cours de la même rencontre, M. Jaroslav Bžoch, vice-président de la Commission des affaires étrangères de la Chambre des députés tchèque, a souligné la force des relations entre le Maroc et la République tchèque, rappelant à cet égard la visite de travail de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en République tchèque, ainsi que les défis, le rôle régional du Royaume du Maroc et la position exceptionnelle dont il jouit en tant que partenaire de l'Union européenne. Dans le même contexte, il a évoqué le rôle joué par l'Union européenne dans le cadre de son partenariat avec la République tchèque et le Parlement tchèque pour jeter les jalons de la pratique et de la construction démocratique post-soviétique, une expérience que le Parlement tchèque souhaite partager avec la Chambre des Représentants marocaine.
Pour sa part, Mme Patricia Llombart Cussac, Ambassadrice de l'Union européenne au Maroc, a déclaré que ce jumelage est une expression claire de la convergence de la volonté marocaine et européenne. Par la même occasion, elle a décrit le Royaume comme le partenaire historique de l'Union européenne. Ce dernier est considéré comme le premier partenaire économique du Maroc, tandis que le Royaume reste le principal bénéficiaire dans la région des programmes financés par l'Union européenne.
De son côté, M. Nicolaos Argyros, Ambassadeur de la Grèce auprès du Royaume du Maroc, a fait part de la volonté de son pays, dans le cadre de ce jumelage, de partager son expertise avec la Chambre des Représentants marocaine, et ce, afin de renforcer ses attributions et ses fonctions, notamment pour affermir la position de l’institution législative dans l’expérience démocratique marocaine.
Dans le même contexte, M. Miklós Erik Tromler, Ambassadeur de la République d’Hongrie au Royaume du Maroc, a souligné la dynamique des relations maroco-hongroises, qui ont été couronnée par des visites des dirigeants de haut niveau entre les deux pays, ainsi que le rôle joué par le Groupe d'amitié parlementaire Maroc-Hongrie, en plus de l'excellente coopération judiciaire, culturelle et économique entre les deux pays. En outre, le diplomate hongrois a également salué l'initiative de l'Union européenne et a demandé qu'elle devienne la pierre angulaire de tout partenariat, accord de coopération ou échange de points de vue.
M. Pascal Antoniko, Conseiller des affaires politiques auprès de l'Ambassadeur d'Italie au Royaume du Maroc, a souligné que "le projet de jumelage est essentiel pour renforcer la coopération parlementaire au niveau méditerranéen et représente ainsi un mécanisme d'échange d'expériences dans le domaine de la pratique démocratique et législative entre les différentes parties".
Au cours de la même réunion, le Secrétaire Général de la Chambre des Représentants, M. Najib El Khadi, a fait un bref exposé sur les clauses du projet de jumelage, qui se résument essentiellement à l'amélioration des résultats obtenus par la Chambre dans l'exercice de ses fonctions constitutionnelles.
Le projet de jumelage institutionnel Maroc-UE, tel que présenté par le Secrétaire Général, rassemble la Chambre des Représentants marocaine et une coalition de trois Chambres de la France, la Belgique et la République tchèque, avec le soutien des Parlements de quatre pays, à savoir la Hongrie, le Portugal, l'Italie et la Grèce.
Couvrant une période de deux ans (2022-2024), le projet de jumelage complète le projet «Soutien et développement du rôle du Parlement dans la promotion de la démocratie au Maroc », financé par l'Union européenne et mis en œuvre par le Parlement marocain et l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.