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La commission des secteurs productifs au sein de la Chambre des Représentants discute des répercussions du Coronavirus sur l’économie nationale

La commission des secteurs productifs au sein de la Chambre des Représentants a tenu mardi 9 juin 2020, une réunion présidée par M. Said Chbaatou, président de la commission, en présence de M. Hafid ElAlamy, ministre de l’industrie, du commerce, et de l’économie verte et numérique, et ce, pour s’enquérir du plan gouvernemental de sauvetage du secteur de l’industrie, du commerce, et de l’économie verte et numérique durant l’étape post-Coronavirus, et limiter ses répercussions.

Le ministre a exposé lors de son allocution les trois phases caractérisant la gestion de l’actuelle conjoncture. La première phase intéresse la santé des citoyens et réfléchir en priorité sur les moyens de sauver leur vie, soulignant que « le Maroc a surmonté cette étape grâce aux décisions courageuses entreprises conformément aux instructions royales, dont la fermeture des frontières ». La deuxième phase que le Maroc vit aujourd’hui « a pour objectif la relance de l’économie et l’appui aux entreprises pour sortir de la crise », crise qui a démontré la compétence des cadres marocains et la capacité de l’économie marocaine à s’adapter aux circonstances les plus difficiles, tandis que la troisième phase consiste à tirer les leçons et profiter des opportunités offertes par cette conjoncture.

M. El Alamy a salué les jeunes marocains, techniciens, ouvriers et ingénieurs, car "ils ont pu grâce à leur formation dans le domaine de l’industrie des aéronefs, fabriquer   les respirateurs artificiels et la substance désinfectante à base d’alcool éthanol, les masques, et les Kits de test pour "PCR", sous l’égide de la fondation marocaine pour les sciences avancées, l'innovation et la recherche (Moroccan Foundation for Advanced Science, Innovation ans Research (MASciR)", notant que "l’économie nationale comprend des usines, sociétés, employés, et entrepreneurs qui ont fait montre de solidarité enracinée dans la société marocaine".

Il a noté que d'importantes leçons ont été tirées de cette pandémie, dont la plus importante est la grande capacité du Maroc à surmonter des problèmes comme la pandémie, et sa disposition de compétences et de capacités élevées dans le domaine de l'innovation et de l'invention auxquelles on doit croire et qui sont fiables.

« Les usines produisant des denrées alimentaires et le secteur de l'industrie alimentaire ne se sont pas définitivement arrêtés pendant la période pandémique, et ont travaillé jour et nuit pour approvisionner le marché national », notant que « la consommation de produits alimentaires est six fois plus forte par rapport au début de la crise sanitaire, après la forte demande de ces produits de peur de leur épuisement à cause de la crise » a-t-il fait savoir.

Après avoir souligné qu’il existe une lutte mondiale acharnée pour attirer la construction automobile, le ministre a considéré que la compétitivité marocaine est au "niveau mondial", prévoyant que "la reprise des activités économiques au Royaume sera plus rapide d’un mois que prévu, car selon les indicateurs de Standard & Poor's, les marchés retrouveront leurs niveaux pré-Coronavirus, avec une baisse des transactions industrielles de 20%, contre les 30% prévues il y a un mois, de même que le nombre de transactions commerciales de 25% à 15%".

Le ministre a également évoqué les mesures prises par le ministère pour faire face à l'épidémie, et les répercussions de la pandémie sur l'activité économique, mettant en exergue dans ce contexte, que "les indicateurs préliminaires montrent que l'épidémie a eu un impact important et négatif sur la machine économique nationale, puisqu'elle a enregistré une baisse de 20% au niveau des exportations par rapport aux indicateurs du mois d’Avril de l'année dernière."

Pour ce qui est des clusters industriels, le ministre a affirmé que "l'enregistrement d'un certain nombre de contaminations ne signifie pas que la source de l'infection est l’usine, soulignant que ces usines ne peuvent constituer des foyers de propagation de l'épidémie du fait qu’elles ont adopté la distanciation sociale et toutes les mesures préventives et sanitaires de manière stricte."

Le ministre a fait savoir que « tous les tests de dépistage effectués dans 52% des usines au niveau national, seulement 0,6% étaient positifs », précisant qu’un seul cas positif a été enregistré sur les 17.000 tests effectués par la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM).

En ce qui concerne l’accompagnement des acteurs économiques, l'industrie nationale a été mobilisée pour répondre aux besoins en matière de masques et produits de base, des projets réalisés dans le domaine de la transformation digitale. Plusieurs projets ont été mis en place, dont l’application « Wiqayatna ».

Après l’exposé explicatif, les député(e)s membres de la commission, représentant(e)s des groupes parlementaires, ont été unanimes sur la difficulté de cette phase et la nécessité de mobiliser les efforts pour comprendre tous les citoyens et les entreprises même celles très petites et moyennes. Il a également été appelé à mettre en œuvre un plan gouvernemental garantissant la protection sociale de nombreuses catégories, telles les artisans et les travailleurs du secteur informel.

Les député(e)s ont également appelé à "l’engagement des banques dans le retour rapide au cycle économique au moyen de financements prenant en compte la spécificité de certains secteurs et les difficultés rencontrées durant cette crise, mettant une priorité économique pour relancer le secteur du tourisme".

Certains député(e)s présent(e)s ont souligné la nécessité d’encourager les investissements étrangers au Maroc, en particulier, dans ce contexte acharné sur la mobilisation des investissements dans la période post-Coronavirus, ajoutant que « malgré les efforts déployés dans le domaine de l’accès des investisseurs aux assiettes foncières, certaines contraintes ne peuvent être surmontées que par un plan de digitalisation sur lequel le ministère se penchera, fournir un climat convenable de politique industrielle marocaine et institutionnaliser l’encouragement à l’innovation et à l’invention ».

Le ministre a également pris la parole pour répondre à certaines questions et suggestions des député(e)s. Il a ainsi souligné " qu’il est normal de modifier les accords de libre-échange pour remédier aux déséquilibres de la balance commerciale, en plus de nombreuses mesures pour réduire les cotisations à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale pour les commerçants et artisans".

En ce qui concerne la question des député(e)s concernant la construction automobile au niveau national, le ministre a souligné que "la compétitivité du secteur marocain est forte", notant d'autre part, que "les entreprises mondiales de l'industrie automobile ont décidé de reprendre leur activité au Maroc grâce à la forte compétitivité du Royaume dans ce domaine et à la compétence des ingénieurs, techniciens et ouvriers marocains", notant que "de nombreuses usines automobiles ont fermé leurs portes dans le monde, mais les premières entreprises ayant ouvert leurs portes se trouvent au Maroc".