Aller au contenu principal

La commission des finances et du développement économique discute l’exécution des six premiers mois d’exécution du budget de 2020, et le cadre général du PLF2021

La commission des finances et du développement économique au sein de la Chambre des Représentants a tenu lundi 28 septembre 2020, une réunion présidée par M. Abdellah Bouaounou, président de la commission, en présence de M. Mohamed Benchaâboun, ministre de l’économie, des finances et de la réforme de l’administration. Cette réunion fut consacrée à l’audition d’un exposé du ministre sur l’avancement d’exécution des six premiers mois du budget de 2020, ainsi que le cadre général du Projet de Loi de Finances au titre de l’année budgétaire 2021.

M. Benchaâboun a fait savoir lors de son allocution que « l’exécution de la loi de Finances au titre de l’année 2020 dégage, à fin août dernier, une baisse des recettes de 13,8 milliards de dirhams, soit de 8,8% par rapport à la même période de l’année 2019 ».

Les recettes fiscales ont également reculé de 11,5 milliards de dirhams, soit 8,3% par rapport à 2019.

Le ministre a également précisé que « compte tenu de ces évolutions, le déficit budgétaire s'est aggravé de 15,8 milliards de dirhams », soulignant qu’« hors fonds spécial pour la gestion de la pandémie du Coronavirus, ce déficit dépasse 55,5 milliards de dirhams, soit une hausse d’environ 25% ».

D’autre part, le ministre a souligné qu’«en fin de l’année en cours, le Gouvernement révisera ses prévisions de croissance économique à -5,8%, notant que ces prévisions dépendent de la situation épidémiologique au Maroc ».

Le ministre a également expliqué que « la valeur ajoutée du tourisme a connu une baisse de 50%, (27% était prévue), tout comme le transport et le commerce qui ont baissé respectivement de 12% (9.6% prévue) et de 9,1%(8% prévue), ce qui a impacté négativement le produit intérieur brut (PIB) du Royaume ».

Concernant le financement de l’économie, le secteur a connu une hausse des crédits bancaires de quelque 29 milliards de dirhams durant les sept premiers mois de l’année en cours, en faveur des entreprises et des personnes physiques, notant une amélioration dans le financement de l’économie nationale, par la diminution du taux d'intérêt à 4,58% en moyenne de tous les prêts bancaires au titre de cette année ».

Pour ce qui est du taux d’inflation, M. Benchaâboun a estimé qu'elle devrait atteindre 0,6% au terme de cette année, contre 0,2% en 2019, ajoutant que le chômage a connu une hausse de 4.2 points à 12.3%, prévoyant le dépassement de 13% à fin 2020 ».

Le ministre a conclu que « la croissance économique nationale devrait s'établir à 4,8% », notant qu’elle ne régressera pas en fin de cette année au niveau de l’année précédente, mais cela se produira jusqu’en 2022, notant que concernant la programmation budgétaire triennale, la croissance économique devra se situer à 4.8% en 2021, 4.2% en 2022 et 4.6% en 2023 ».

Par ailleurs, le ministre a fait savoir que le projet de loi de Finances 2021 vise mettre en application les hautes instructions royales contenues dans le dernier discours du trône, en accordant la priorité aux secteurs de la santé et de l’enseignement et aux dépenses incompressibles, nécessitant un total de dépenses supplémentaires d'environ 33 milliards de dirhams ».

Dans le cadre du débat ouvert avec les membres de la commission, ceux-ci ont interagi avec le contenu de l’exposé du ministre, en présentant une série de suggestions, en particulier, en ce qui concerne les secteurs du tourisme et des services, ainsi que des mesures visant à surmonter la récession économique.

Les député(e)s ont également appelé à augmenter l’investissement public, afin de relancer le tissu économique, de créer une nouvelle dynamique pour le cycle économique et de créer des emplois.

Les membres de la commission se sont également arrêtés sur la situation du secteur agricole, et la nécessité d’adopter une nouvelle stratégie d’appui du monde rural et du secteur de l’agriculture en injectant un ensemble de fonds pour stimuler ce secteur vital.

Dans le domaine du secteur bancaire, les député(e)s ont été unanimes quant à la nécessité d’adoption d’une approche citoyenne par les établissements bancaires dans leurs rapports avec les petites et moyennes entreprises, et de les encourager à promouvoir le secteur des financements.