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Lors d'une rencontre de communication à la Chambre des Représentants, les participants soulignent le rôle important du Parlement dans la réussite des engagements liés aux changements climatiques

La Chambre des Représentants a organisé, jeudi 21 novembre 2024 à Rabat, une rencontre de communication sur le thème : « Faire face aux effets des changements climatiques au Maroc : engagements internationaux et législations nationales », en coopération avec la Fondation Westminster pour la Démocratie. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre du programme « Renforcement de l'engagement parlementaire en faveur de l'action climatique au Royaume du Maroc », lancé aujourd'hui en présence d'experts en environnement et climat, ainsi que de représentants d'organismes nationaux et internationaux.

Dans son allocution à cette occasion, M. Hicham El Hid, président du Groupe de travail thématique sur la transition énergétique, a souligné l'importance cruciale de cette rencontre, qui contribuera à enrichir le rapport élaboré par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), aux côtés des experts dans ce domaine.

De son côté, Mme Naima El Fethaoui, membre du Groupe de travail thématique chargé de l'évaluation de la politique hydrique, a mis en avant que cette rencontre constitue un lien avec les forces de proposition pour enrichir le débat et mettre en lumière divers aspects de ce défi qui affecte le présent et l'avenir du Royaume du Maroc.

Mme Fatiha Ait Oulaid, directrice du bureau de la Fondation Westminster pour la Démocratie au Maroc, a quant à elle a mis en exergue le partenariat avec la Chambre des Représentants marocaine, entamé en 2011, qui vise à soutenir les réformes entreprises par la Chambre, à renforcer la démocratie comme pilier fondamental et relever les divers défis actuels tels que les changements climatiques. Elle a ajouté que les efforts du Maroc ont été récompensés par un classement avancé dans l'indice de performance climatique 2024 et par l'organisation de la Conférence des Parties (COP 22).

La première séance de cette rencontre de communication a été consacrée à la discussion des scénarios d'impact des changements climatiques pour le Maroc. Les intervenants ont souligné que le Maroc figure parmi les pays les plus engagés dans l'élaboration de stratégies visant à atténuer les effets des changements climatiques.

Les intervenants ont insisté sur la nécessité de promulguer des textes d'application pour relever les défis environnementaux, notamment la réduction des émissions de carbone, le coût des catastrophes naturelles, la réorientation des efforts en matière de lutte contre les effets des perturbations climatiques, la priorisation des investissements dans l'adaptation au changement climatique, l’intensification du tissu urbain des villes, l'intégration de la question de la limitation de la dépendance de certaines activités proches du littoral dans les plans d'aménagement urbain futurs, l'adoption des principes de l'économie circulaire pour la gestion des déchets domestiques et des eaux usées, et l'établissement d'un cadre législatif contraignant pour les pollueurs et les utilisateurs.

Les experts ont relevé au cours de cette séance les grands défis imposés par les impacts des changements climatiques sur le Maroc, qui s'est engagé en 2016 à réduire ses émissions totales de gaz à effet de serre de 42 % d'ici 2023.

La deuxième séance a été consacrée au thème de la lutte contre les changements climatiques entre les instruments internationaux et les législations nationales, présentant un aperçu de l'Accord de Paris sur le changement climatique, étant donné que l'engagement envers cet accord reste une réalité tant que les pays présentent leurs contributions déterminées au niveau national (NDC) pour lutter contre le changement climatique.

Au cours de cette séance, les participants ont souligné la nécessité de réviser les mesures climatiques et les progrès réalisés, et ce, afin de garantir la transparence et la responsabilité de toutes les parties dans le processus d'évaluation mondial, ainsi que le rôle essentiel de la législation pour faciliter l'application de l'Accord de Paris.

Les intervenants ont également mis en lumière la contribution du Parlement marocain aux politiques climatiques au Maroc, notamment par le biais d’un ensemble de mesures visant à renforcer l'engagement parlementaire dans le domaine de l'action climatique, en créant un Groupe de travail thématique chargé d'évaluer la politique hydrique et d'émettre des recommandations sur les aspects juridiques, de contrôle et de gouvernance dans le rapport présenté lors de la séance annuelle d’évaluation des politiques publiques, ainsi que l’examen des rapports institutionnels.

Au cours de la troisième séance, les intervenants ont abordé la question du soutien multilatéral à l'action climatique au Maroc, mettant l'accent sur la nécessité de financer les projets d'adaptation qui complètent les projets financés par le Fonds vert pour le climat, à travers des projets nationaux liés à l’adaptation, comme l'eau et la forêt, et des projets internationaux liés aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique.

Les intervenants ont renouvelé l'appel au développement des richesses et à la neutralité carbone, mettant en garde contre les effets de la rareté de l'eau potable, car il a été révélé que l'aggravation de la pénurie d'eau pourrait affecter négativement le produit intérieur brut (PIB) du Maroc de 6,5%. Dans ce sens, ont été exposées les recommandations du Groupe de Travail Thématique sur la politique hydrique de la Chambre des Représentants, qui a établi un rapport dans lequel il a appelé à la nécessité de renforcer la gouvernance, la dimension proactive et la convergence des politiques publiques, ainsi que renforcer le réseau météorologique au niveau national.

Au cours de cette séance, les participants ont appelé à passer de la logique de l'urgence à une attitude plus proactive dans le domaine du changement climatique, en prêtant attention à la recherche scientifique et en fournissant gratuitement des informations environnementales.

À la fin de la réunion, les participants ont souligné le rôle important du Parlement dans la réussite des engagements sur le changement climatique, appelant à la nécessité de promulguer la législation nécessaire, d'actualiser les lois existantes, d'accompagner leur application par la publication de textes d'application et de contrôler la mise en œuvre de la stratégie gouvernementale relative à l’environnement et aux changements climatiques.

Les intervenants ont également souligné l'importance de promouvoir la recherche scientifique, de faciliter le libre accès à l'information sur l'environnement, le climat et l'eau, d'adopter une méthodologie prédictive pour anticiper et prévoir les changements futurs, et la nécessité d'entrelacer et d'intégrer les politiques publiques sectorielles, et de renforcer le rôle des médias dans le système de sensibilisation et de l'implication de la société civile dans la sensibilisation aux problèmes liés aux changements climatiques.