Allocution du Président de la Chambre des Représentants lors des travaux de la séance d’ouverture du « Forum de la Chambre des Conseillers de la jeunesse marocaine», prononcée par Mme Khadija Ezzoumi, Vice-Présidente

M. le Président de la Chambre des Conseillers,

M. le Chef du Gouvernement,

Mesdames et messieurs les ministres,

Cher(e)s collègues parlementaires,

Notre chère jeunesse,

Mesdames et messieurs,

J’ai l’honneur de participer aux travaux de la séance d’ouverture du « Forum de la Chambre des Conseillers de la jeunesse marocaine », en remerciant monsieur le Président, Ennam Mayara, d’avoir invité la Chambre des Représentants à prendre part au lancement de cet acte constitutif d’un espace destiné à réunir annuellement ce qui est institutionnel et civil avec des enjeux citoyens.

Il ne fait aucun doute que lorsque nous ciblons les jeunes par le dialogue, la coopération, l’encadrement et l’organisation, nous nous tournons vers l’avenir et parions sur une catégorie qui a toujours été et continuera d’être une force essentielle dans la dynamique sociétale, comme en témoigne notre cas au Maroc, où les jeunes ont joué des rôles décisifs lors des différentes étapes de la construction de l’État national, de la consolidation de l’édifice institutionnel et de la démocratie et de l’atteinte du développement.

Conscient de ce statut et de ce rôle, le Royaume du Maroc, sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu le glorifie, a été proactif en constitutionnalisant les droits des jeunes en les rendant contraignants pour tous, quelles que soient les couleurs politiques des Gouvernements, des institutions ou des collectivités territoriales. À cet égard, l’Article 33 de la Constitution du Royaume prévoit que les pouvoirs publics doivent garantir les droits des jeunes et créer un Conseil consultatif de la jeunesse et de l’action associative avec tout ce que cela implique, bien entendu, en termes de politiques et de programmes publics destinés à la jeunesse, qui commencent bien évidemment par l’éducation, la formation et l’ouverture, et ne se limitent pas à l’emploi et la participation au développement et à la vie politique, économique et culturelle,  mais s’étendent à la gestion de la chose publique, même en dehors des institutions.

Mesdames et messieurs,

Si l’on considère la situation actuelle des jeunes dans le monde, on peut constater que la participation de cette catégorie à la chose publique est en deçà des attentes, que l’aspiration à l’emploi et aux services sociaux sont les principaux objectifs qui préoccupent les jeunes aujourd’hui, et qu’elles existent des images contradictoires de ladite situation. Mais soyons optimistes, évitons de réduire les aspirations des jeunes à ce qui est purement matériel, et concentrons-nous sur les succès des jeunes, en particulier dans le cas du Maroc.

A cet égard, nous nous demandons : N'est-ce pas la jeunesse qui répond par milliers à l'appel à l’accomplissement du service militaire, à la discipline et à l’accomplissement du devoir national après le rétablissement du service militaire, dans une expression d'un patriotisme et d'un sens de responsabilité ? N'est-ce pas la jeunesse qui affecte aujourd'hui l'opinion publique à travers les réseaux sociaux et les nouvelles technologies ? N'est-ce pas la jeunesse qui anime la vie sportive et culturelle dans les associations et les clubs ? N’est-ce pas la jeunesse qui joue un rôle déterminant dans l’encadrement civil, dans le cadre des organisations de la société civile, dans les villes comme dans les campagnes ?

Ce sont des aspects positifs brillants qui doivent être valorisés et élargis et portés à l’horizon qui les institutionnalise et les encadre.

Heureusement pour nous au Maroc, nos traditions et pratiques partisanes et politiques, en général, ont mûri au point où l’implication des jeunes est devenue une ferme conviction commune et une nécessité politique et sociétale. Nous ne devons pas perdre de vue le rôle joué par les organisations de la jeunesse partisane dans l’enrichissement de l’action partisane et politique. Dans la mesure où elles sont un réservoir humain fertile qui enrichit l'action politique de cadres et d'élites, elles sont un cadre de réflexion et de délibération, d’une source de propositions et d’un espace d’attraction pour une action partisane structurée et responsable, étant, aux côtés de la société civile, des pépinières de la production d'élites et de cadres.

Par ailleurs, interrogeons-nous sur la manière de surmonter les obstacles auxquels sont confrontés les jeunes pour qu’ils atteignent leurs objectifs en matière de politique et d’action publique. Parmi les réponses possibles à cette question, je pense que nous sommes d’abord appelés à :

-       Premièrement : corriger nos perceptions à l’égard de cette catégorie et croire en ses énergies et ses capacités de créativité,

-       Deuxièmement, au lieu du chargement idéologique, nous devrions investir dans la formation ; au lieu de la polarisation, nous devrions nous tourner vers la persuasion, l’inclusion et l’implication ; et au lieu d’accabler les jeunes avec des discours introvertis, nous devrions ouvrir les perspectives de la pensée rationnelle devant eux et leur permettre d’intérioriser les valeurs de la démocratie et de la coexistence, de croire en les spécificités de sa patrie et de ses moyens et d’innover dans le tissu économique et les organisations de production.

Mesdames et messieurs,

Les réformes institutionnelles et législatives que notre pays a adoptées au cours des vingt dernières années, sous la conduite de Sa Majesté, que Dieu le glorifie, dans leur volet destiné aux jeunes, ont permis l’apparition des jeunes compétences au sein des institutions représentatives et exécutives. À cet égard, la preuve la plus éloquente en est le rajeunissement des conseils des collectivités territoriales et de l'institution législative, puisque plus de 41% des membres de la Chambre des Représentants, par exemple, ont moins de 50 ans et plus de 17% ont moins de 40 ans. Ces taux ne sont pas très éloignés de ceux dans un certain nombre de Parlements de pays à tradition démocratique. Les modèles comparés dans des Parlements européens montrent, à titre d’exemple, que la représentation des jeunes de 40 ans, ou moins, n'est pas très différente de la composition du Parlement marocain en termes de tranches d'âge. Dans le même ordre d'idées, nous devons valoriser le fait qu'un certain nombre d'anciens parlementaires jeunes ont acquis une grande expérience et appris à interagir avec la chose publique, ce qui les a rendus dignes de la confiance de Sa Majesté en les nommant membres du Gouvernement et responsables dans des institutions exécutives. D’autre part, il convient de rappeler les compétences et les droits garantis par la Constitution du Royaume aux organisations de la société civile (où les jeunes se mobilisent fortement) en matière de démocratie participative, de citoyenneté et de participation à la gestion de la chose publique, ainsi que les perspectives qu’elle ouvre aux acteurs sociaux en termes de possibilités pour encadrer les initiatives des citoyennes et citoyens dans le domaine des pétitions présentées aux pouvoirs publics, les motions en matière législative et la participation à l’évaluation des politiques publiques et à l’amélioration de la législation. 

Mesdames et messieurs,

L'histoire démontre que le progrès et le développement des nations sont conditionnés par la participation active des femmes et des hommes, ainsi que par leur intégration dans le développement. Dans notre cas national, le Nouveau Modèle de Développement et les réformes institutionnelles, économiques et sociales menées par notre pays ouvrent des perspectives plus larges aux jeunes pour exposer leur créativité dans l’entrepreneuriat et dans l'action sociale, et pour devenir des employeurs plutôt que des chercheurs d'emploi.

 Que ce soit dans le domaine des entreprises émergentes qui travaillent dans les nouvelles technologies, dans l'agriculture ou dans l'action sociale institutionnalisée, notre jeunesse marocaine a ses mots à dire et ses compétences qui lui permettent de garantir notre cybersécurité, de fournir de nouveaux services et de contribuer à notre sécurité alimentaire.

Il ne fait aucun doute que votre forum place parmi ses enjeux ces objectifs, ce que je valorise en le souhaitant la durabilité et le succès.

Merci pour votre attention.