Les travaux de la réunion statutaire conjointe de la commission du commerce, et de la commission des transports relevant du Parlement Panafricain, ont démarré hier lundi 2 Mars 2020, que le Parlement marocain abrite pour la période du 2 au 6 mars courant.
La séance d'ouverture a été marquée par une allocution de M. Habib El Malki, Président de la Chambre des Représentants, au cours de laquelle il a affirmé que le continent africain a été constamment présent dans le référenciel civilisationnel marocain, et dans la mémoire de tous les Marocains et de leur tissu culturel. Il a ajouté que le Maroc a toujours été engagé dans les questions et préoccupations fondamentales en Afrique.
M. El Malki a exprimé que le continent africain est devenu une destination pour les aspirations mondiales contemporaines, et est devenu au centre des préoccupations des grands pays et des institutions économiques et financières internationales, et ce, eu égard à sa taille démographique importante de 1,3 milliard d'habitants, l'étendue de sa superficie, la diversité de ses capacités naturelles, et les capacités de ses ressources matérielles et immatérielles qui ne sont toujours pas suffisamment et correctement investies.
Le Président de la Chambre des Représentants a appelé à la nécessité de l’accélération du rythme de l’intégration économique, à la révision des règles de la mondialisation de manière à servir les intérêts des peuples africains, et à l'émergence de nouvelles élites politiques et économiques accompagnant le développement des pays du continent dans divers domaines, se félicitant de la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans l’émergence d'une « "nouvelle Afrique", une Afrique fière de son identité, une Afrique moderne et débarrassée des idéologies et des archaïsmes, une Afrique audacieuse et entreprenante ».
Pour sa part, le premier vice-président de la Chambre des Conseillers M. Abdessamad Qayouh a affirmé que «l'accord de Kigali» pour la création de la «Zone de libre-échange continentale africaine ZLECAF», qui est entré en vigueur le 30 mai 2019, pose pour les représentants des Parlements africains en particulier, un certain nombre de défis, dont le plus important est la mise à niveau des législations nationales avec le contenu de cet accord et de ses protocoles annexés, ainsi que la coopération avec les secteurs gouvernementaux pour assurer la cohérence des politiques commerciales, financières et douanières, que ce soit dans le cadre d'accords bilatéraux ou multilatéraux conclus entre tous les pays, ou dans les groupements économiques régionaux au continent africain.
La deuxième vice-présidente du Parlement Panafricain Mme Haidara Aichata a exprimé à cette occasion, sa gratitude pour l'accueil par le Parlement marocain de cette importante réunion, et a avancé clairement que le Parlement Panafricain accompagne les Parlements nationaux dans la mise en œuvre des législations et accords au niveau africain. Elle a noté que le Maroc a toujours encouragé le commerce et les échanges économiques entre les parties du continent africain, ajoutant qu'il est considéré comme le premier pays africain en matière de taux de croissance de son commerce avec les pays africains.
M. Albert Muchanga, Commissaire de l’UA au commerce et à l'industrie, a souligné pour sa part la nécessité de l’accélération de l’adoption par tous les pays africains de l’accord de Kigali relatif à la Zone de libre-échange Continentale Africaine (ZLECAf), quand à M. Henry venaani, président de la Commission permanente du commerce, des douanes et de l'immigration au Parlement Panafricain, il a mis l’accent sur la prise en charge des jeunes et de la femme en particulier, car selon lui ces deux catégories constituent une richesse du continent africain et un vecteur de développement.
Dans son allocution à cette occasion, M. Hafid Alami, ministre de l’industrie, du commerce, de l’économie verte et numérique, a fait savoir que le commerce entre les pays africains reste en deçà des aspirations des peuples, et souffre de problèmes ayant trait aux frontières et à la difficulté de transport des personnes et des marchandises, notant que l’activation de cet accord de libre échange entre les pays du continent surmontera cette situation, augmentera la rentabilité, et avencera le processus du développement dans le continent africain. Il a appelé dans ce même contexte à stimuler les entreprises africaines, à encourager l'industrialisation et les produits africains et à accélérer la mise en place du marché commun panafricain.
M. Mohsine Jazouli, ministre délégué auprès du ministre des affaires étrangères et de la coopération africaine et des marocains résidant à l’étranger chargé de la coopération africaine, a souligné de sa part que « la zone de libre échange continentale africaine ZLECAf constitue un vecteur de développement du continent africain. Il a mis en exergue l’importance de développer les infrastructures et les transports de manière à fournir les conditions du succès de l’échange économique et commerciale intra-africaine, appelant à la simplification des procédures et des mesures, et s’appuyant sur des structures souples pour rendre le ZLECAf une réalité concrète.
Les travaux de cette réunion conjointe de la commission du commerce, des douanes et de l’immigration et de la commission des transports, de l’industrie, des communications, de l’énergie, des sciences et de la technologie relevant du Parlement Panafricain, se poursuivent jusqu’au vendredi 6 Mars courant. Prennent part à cette réunion des ministres et des représentants des Parlements nationaux, régionaux et continentaux, et des experts. Ils aborderont les divers aspects juridiques, institutionnels, logistiques et technologiques relatifs au domaine du commerce et des transports, et le rôle des Parlements nationaux dans l'encouragement et l’appui des échanges commerciaux entre les pays africains.
En marge de cette réunion, les membres des deux commissions précitées se rendront au port Tanger-Med pour s’enquérir des potentialités de ce port, considéré en tant que passerelle du commerce international dans la région.