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Le groupe de travail thématique sur la parité et l’égalité au sein de la Chambre des Représentants lance une étude sur « les femmes parlementaires : l’histoire, le bilan et les horizons »

Le groupe de travail thématique sur la parité et l’égalité a organisé jeudi 8 Avril 2021, au siège de la Chambre, un séminaire pour le lancement d’une étude sur « les femmes parlementaires : l’histoire, le bilan et les horizons », en partenariat avec l’association Sim Sim participation citoyenne, en présence de représentant(e)s des associations féminines de la société civile, et d’académicien(e)s.

Le séminaire a été présidé par Mme Fatima Zahra Nazih, présidente du groupe de travail thématique sur la parité et l’égalité, qui a mis l’accent dans son mot d’ouverture sur l’importance de cette question d’actualité qu’est celle des femmes parlementaires.

Dans ce contexte, le sujet de discussion a été axé sur l'évaluation de l'expérience parlementaire des femmes et de leur participation à la vie politique depuis 1993, où les premières femmes parlementaires ont accédé à l'institution législative lors d'élections directes, avant que le Royaume n'adopte le système de quotas en 2002. Il s’agit de Mme Badia Skalli et de Mme Latifa Bennani Smires.

Ainsi, la présidente a estimé que cette expérience distinguée a brisé les chaînes d'une culture ancrée dans la société marocaine qui préfère la gente masculine dans l’occupation des postes de responsabilité. Cette expérience a ouvert un débat public et sociétal sur la représentativité des femmes au Parlement, en particulier, après que l'expérience de 1993 ait démontré la compétence des femmes et leur discipline particulières au sein de l'institution législative, ainsi que leur mérite pour la représentation modèle de la nation, soulignant que la présence continue des femmes dans les différentes législatures a été avec le même rayonnement et la même capacité à donner, représenter et défendre les causes de la patrie, et en disposer à travers les mécanismes constitutionnels disponibles, à savoir les mécanismes de législation, de contrôle, de diplomatie parlementaire et d'évaluation des politiques publiques, considérant que les chiffres et les statistiques qui seront présentés dans ce séminaire constituent une preuve du succès de cette expérience.

Et de conclure que ces questions visent à aboutir à des conclusions permettant de plaider objectivement auprès des différentes instances politiques afin d'augmenter la représentativité des femmes lors des prochaines élections, et de leur donner l'opportunité dans les circonscriptions locales, pour une autonomisation politique profonde des femmes au Maroc.

Pour sa part, Mme Halima Joundi, Directrice exécutive de l’association Sim Sim participation citoyenne, a considéré que les étapes de la participation féminine dans la vie parlementaire doivent être examinées et suivies académiquement dans leur contexte, compte tenu des aspects constitutionnels, historiques, politiques et sociétaux de ces expériences, relevant que cette étude est au cœur des intérêts de l’association qui entend rapprocher l'information du citoyen, et influencer sa conscience politique afin d'ouvrir un débat de société en vue d'une autonomisation politique plus globale des femmes.

M. Benyounes Merzouki, chercheur et professeur de droit public à la faculté de droit d’Oujda a pris la parole, étant chargé de mener cette étude, énumérant les aspects relatifs aux difficultés telles la catégorie cible, les documents et rapports, l’absence de documentation, chose qui a focalisé l'effort de méthodologie en amont sur la nécessité de collecter le plus grand nombre de données et de statistiques de manière organisée, de vérifier certaines statistiques relatives aux questions orales, d’effectuer une analyse pour clarifier la signification et le contexte des données dans leur bon contexte. Les axes ont été sélectionnés sur la base des aspects documentés pour fin de rigueur académique concernant la vie parlementaire, à savoir les questions orales, les questions écrites, la législation à travers les propositions de loi, et la diplomatie parlementaire. M. Merzouki a également noté que le document comprend de nombreuses propositions à travers la collecte et le suivi des difficultés d'accès aux responsabilités législatives, qui constituent une base de plaidoyer pour les prochaines législatures.

Pour sa part, Mme Fatima Zahra Hirat, Professeure de droit public à la faculté de droit de Tétouan, a souligné que l’objectif escompté est de rechercher des mécanismes pour soutenir et améliorer la position des femmes dans les fonctions électorales, évoquées dans ladite étude, soulignant la nécessité d'élargir le document académique pour y inclure d'autres techniques et mécanismes afin de mieux comprendre les défis qui entravent les missions des femmes parlementaires, ainsi que le recours à l’aspect comparé des expériences parlementaires arabes et internationales.

Dans le cadre du débat ouvert, des députées, des acteurs académiques et des représentant(e)s de la société civile ont soulevé de nombreuses observations sur le contenu de l’étude en particulier, où un appel a été lancé pour apporter certaines données qualitatives et des aspects ayant trait à certains aspects de la vie parlementaire, afin d'élargir cette étude.