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Allocution de Mme Zaina Idehli, Vice-Présidente de la Chambre des Représentants lors de la rencontre d’études sur la lutte contre les violences faites aux femmes

Chers collègues,

Mesdames et Messieurs les participants présents sur place ou par visioconférence,

Excellences, mesdames et messieurs Ambassadeurs,

Mesdames et Messieurs,

Consolidant une tradition à laquelle le Parlement marocain est habitué depuis des années dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, le Parlement marocain et l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe organisent cette rencontre d’études dans le cadre des 16 jours d'activisme contre la violence basée sur le genre.

Tout d'abord, je vous souhaite la bienvenue et salue le partenariat qualitatif qui nous unit, financé par l'Union européenne. J'aimerais également remercier mes collègues parlementaires de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe présents, ainsi que les ambassadeurs distingués et les experts qui sont parmi nous.

Chers collègues,

Mesdames et Messieurs,

La violence faite aux femmes et aux filles ne se limite pas à un seul pays ni à une culture particulière. Cependant, son ampleur, sa nature et les moyens de l'endiguer diffèrent selon les contextes culturels, sociaux et économiques. Généralement, il ne s'agit pas d'une fatalité, mais d'une pratique répudiée, boudée et inacceptable par toutes les lois et les législations civilisées.

Outre les dégâts physiques et moraux qu'elle cause à ses victimes, la violence à l’égard des femmes et des filles ont un coût économique élevé, en alourdissant la charge des services publics sécuritaires et judiciaires, compte tenu des efforts et des dépenses nécessaires pour assurer la prise en charge et l'accompagnement social et psychologique des victimes.

Les violences faites aux femmes et aux filles, avant tout, constituent une atteinte à la dignité humaine, car elles ont un impact sur la vie des victimes et de leur entourage et provoquent la désintégration des familles. Par conséquent, cette violence viole les droits humains naturels et fondamentaux des femmes.

Puisque la préservation des droits de l'homme est l’essence de tout État démocratique, la Constitution du Royaume a consacré ces droits dans plus de 30 de ses articles, ainsi que dans le préambule qui fait partie intégrante de cette Constitution. Au centre de ces droits se trouvent les droits des femmes et des enfants.

Conformément aux dispositions internationales et de la culture universelle des droits de l'homme, le législateur constitutionnel a veillé sur la primauté des conventions internationales ratifiées par le Maroc, dans le cadre de la Constitution, des lois du Royaume et de son identité nationale enracinée, sur les législations nationales, et a assuré que cette législation soit compatible avec les exigences de la ratification des conventions internationales y afférentes.

Dans cet horizon démocratique libéral, qui sauvegarde les droits humains en général, s'inscrit l'arsenal juridique et réglementaire adopté au Maroc pour combattre, prévenir et punir les violences faites aux femmes et aux filles, au centre duquel se trouve la loi relative à la lutte contre la traite des personnes, la loi définissant les conditions d'emploi des travailleurs domestiques, la loi sur les établissements de protection sociale, la loi sur l'Autorité pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination et la loi sur le Conseil consultatif de la famille et de l'enfance.

L'application des lois précitées est renforcée par le travail des institutions et des mécanismes de prévention, de lutte et de contrôle des violences faites aux femmes. Dans ce sens, nous rappelons le rôle important joué par la Commission Nationale pour la Prise en Charge des Femmes Victimes de Violence et l'Observatoire national sur l'image de la femme dans les médias, pour détecter les discours et les symboles qui dégradent la dignité des femmes dans ces médias, étant donné qu'il s'agit d'une violence à l’égard des femmes.

Chers collègues,

Mesdames et Messieurs,

Au Maroc, on ne peut parler de la lutte contre les violences faites aux femmes et de la prise en charge des victimes de ces violences sans souligner le rôle noble, décisif et vigilant des organisations de la société civile, tant dans la prise en charge, l'accompagnement, l'orientation ou le soutien, ou celles qui défendent les droits des femmes, qui jouent un rôle complémentaire à celui de l'État et de ses institutions, en tenant compte des victimes de violences.

Il n'est pas besoin de rappeler le ferme engagement du Parlement marocain dans les politiques nationales de lutte contre les violences faites aux femmes, en termes de législation, de contrôle et d'évaluation des politiques publiques, plaidant pour l'adhésion aux mécanismes internationaux y afférents, conformément à la Constitution, aux lois et aux constantes du pays.

Dans ce sens, je dois rappeler le travail mené actuellement par le Groupe de travail chargé de l’évaluation de la mise en œuvre de la loi 103-13 relative à la lutte contre la violence à l'égard des femmes, en vertu de l'article 70 de la Constitution, qui aboutira à un rapport sur le bilan de la mise en œuvre de ladite loi, entrée en vigueur en 2018. Ce travail permettra en effet d'identifier les points forts et faibles de la mise en œuvre de cette Loi et d'en déduire les indicateurs du phénomène de la violence et l'impact de cette Loi sur son ampleur et ses racines

Chers collègues,

Mesdames et Messieurs,

Nous serons très heureux du débat qui aura lieu dans cette salle et d'écouter les interventions des collègues et des responsables politiques qui participent en ligne depuis Paris et Strasbourg, notamment l'ancienne ministre du Gouvernement français, chère Najat Vallaud-Belkacem, responsable de l'ONG France Terre d'Asile, et Mme Maria Andriani Kostopoulou, vice-présidente du groupe d'experts sur la lutte contre les violences faites aux femmes et la violence domestique.

Je vous souhaite à nouveau la bienvenue et vous remercie de votre présence parmi nous, preuve de votre engagement pour cette noble cause des droits de l'homme.