La Chambre des Représentants, en partenariat avec le Ministère de la Justice, le Conseil national des droits de l’Homme et la délégation ministérielle chargée des droits de l’Homme, a organisé une journée d’étude sur le thème : « Les droits de l’Homme au Maroc et les défis des questions émergentes », mercredi 18 décembre 2024 au siège de la Chambre à Rabat.
À cette occasion, M. Mohamed Sabbari, Premier Vice-Président de la Chambre des Représentants, a prononcé l’allocution suivante au nom de M. Rachid Talbi El Alami, Président de la Chambre.
Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux, prière et salut soient sur notre Seigneur le Messager de Dieu, sur Sa famille et Ses compagnons
Monsieur le Ministre de la justice
Madame la Présidente du Conseil National des Droits de l'Homme,
Monsieur le président de la Commission de la justice, de la législation et des droits de l’Homme,
Mesdames et messieurs,
Je suis ravi et honoré d’ouvrir cette journée d’étude, consacrée aux droits de l’Homme, à la réflexion scientifique et intellectuelle, autour d’un thème novateur dans le domaine de la culture des droits de l’Homme, tant au Maroc qu’à l’échelle mondiale.
Ce thème soulève, en effet, de nouveaux défis et responsabilités pour la communauté des droits de l’Homme et de la législation dans notre pays. Je fais ici référence au thème de cet événement que nous organisons à la Chambre des Représentants, dans le cadre des activités et préoccupations de la Commission de la justice, de la législation, des droits de l’Homme et des libertés. Cette journée, intitulér « Les droits de l’Homme au Maroc et les défis des questions émergentes », est organisée en partenariat avec le Ministère de la justice, le Conseil national des droits de l’Homme et la délégation ministérielle chargée des droits de l’Homme.
En réalité, la question des droits de l’Homme, dans son ensemble, est le fruit de la réflexion humaine contemporaine, au moins depuis l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’Homme par l’Assemblée générale des Nations Unies à Paris, le 10 décembre 1948. Ce texte a été considéré comme un document historique fondamental, non seulement dans l’histoire des droits de l’Homme, mais également dans le renouvellement de la réflexion humaine universelle autour de la place, de la valeur et de la dignité de l’Homme dans notre monde.
C’est pourquoi, dès ses débuts, l’Organisation des Nations Unies a mobilisé un ensemble d’experts et de spécialistes issus des domaines juridique, intellectuel et culturel pour élaborer un texte constitutif des droits de l’Homme. Ce texte demeure, à ce jour, une référence et une norme commune autour de laquelle se rassemblent les nations et les peuples convaincus que l’Homme constitue une valeur centrale qu’il convient de protéger, à l’échelle nationale et internationale. Cette Déclaration universelle continue également de servir de base à l’humanité entière, réunissant ses membres et les unissant en une seule famille dotée de droits égaux et inaliénables, dont la profondeur et l’essence sont la liberté, la justice, l’équité et la paix.
Dans la même perspective, la communauté internationale, que ce soit dans le cadre des Nations Unies ou au sein des conseils et organisations internationales des droits de l’Homme, a continué à fournir les cadres appropriés et nécessaires pour la préservation des droits de l’Homme, l’enrichissement de leur culture et la construction d’un arsenal de nouveaux concepts liés à ces droits. C’est ce que nous décrivons aujourd’hui les générations des droits de l’Homme, en particulier les deux générations, auxquelles Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’Assiste, a fait référence dans Son Haut Message adressé au Forum mondial des droits de l’Homme, tenu à Marrakech le 27 novembre 2014. Dans ce message, Sa Majesté a déclaré : « Si les deux premières générations des droits conservent toujours une place de prédilection, force est de constater l'émergence de nouvelles thématiques, comme la protection des droits des personnes âgées, les droits de l'Homme à l'âge du numérique, l'entreprise et les droits de l'Homme, l'habilitation juridique des pauvres et la justiciabilité des droits économiques et sociaux. » (Fin de citation de Sa Majesté le Roi).
De fait, la communauté internationale des droits de l’Homme, y compris la communauté nationale dans notre pays, n’a négligé aucun domaine lié aux droits de l’Homme sans y apporter davantage de législations et d’accords internationaux contraignants pour tous. Cependant, l’évolution des courants de pensée philosophique, éthique et intellectuelle, ainsi que les mutations du contexte mondial actuel, soulèvent une série de nouveaux défis et de questions émergentes en lien avec les droits de l’Homme. Cela exige désormais de la communauté des droits de l’Homme de nouvelles connaissances et expertises, ainsi que l’élaboration de concepts novateurs. Cela nécessite également davantage de recherches et de dialogues, en particulier la communication avec les milieux scientifiques, académiques et intellectuels de notre pays, afin de pouvoir identifier l’ensemble des nouvelles mutations et de définir les approches adaptées qu’elles requièrent.
Nous exprimons une fierté sincère de constater que notre pays –merci à Dieu – et grâce à la volonté de notre Souverain bien-aimé, que Dieu L’assiste, et à son engagement avec les composantes de la communauté des droits de l’Homme et des institutions concernées par ce domaine – a su relever de manière créative et proactive ces défis, ces évolutions et ces transformations dans le domaine des droits de l’Homme à l’échelle mondiale, notamment dans le monde arabe et sur notre continent africain. Le Maroc est ainsi devenu un modèle et même une locomotive continentale et régionale, digne d’attention et d’intérêt, et suscitant admiration et inspiration.
Nous avons tous constaté comment notre pays s'est engagé à traiter les questions émergentes dans le domaine des droits de l’Homme, qu’il s’agisse des impacts des transformations numériques, de leurs risques et de leurs effets sur les droits des individus et des communautés, des conséquences de l’intelligence artificielle, ou encore des répercussions des changements climatiques sur la jouissance des droits humains. Ces derniers entraînent des migrations forcées menaçant la stabilité et la sérénité, portant atteinte à la dignité humaine, et générant des vulnérabilités dans les conditions de vie ainsi que dans les situations sociales et économiques. Le monde détecte également aujourd’hui des dérives dans les domaines de l’éthique médicale, industrielle et des inventions, qui affectent l’intégrité de l’être humain, son existence et sa pérennité sur Terre, ainsi que les liens entre les activités commerciales et économiques et les droits de l’Homme.
Cela signifie que l’engagement à observer et à accompagner ces questions émergentes dans le domaine des droits de l’Homme reflète une dynamique puissante au sein du système des droits de l’Homme. Cette dynamique permet aux concepts, idées, approches et terminologies des droits de l’Homme de se développer en permanence, de se renouveler, de corriger leurs faiblesses et de combler leurs lacunes, au regard aux évolutions sociétales et au progrès des idées et des recherches scientifiques, tant les recherches portant sur les sciences exactes et appliquées que sur les sciences humaines.
Ainsi, notre pays a réussi à établir des liens solides entre le domaine des droits de l’Homme, l’orientation démocratique et la construction institutionnelle, qui sont devenus un modèle exemplaire à l’échelle régionale et continentale, suscitant respect et admiration dans les forums internationaux des droits de l’Homme.
Je vous remercie donc pour votre présence et votre contribution, Mesdames et Messieurs, et je souhaite que cette journée d’étude soit couronnée de succès et de réussite.