La députée Mme Laila Dahi du Groupe du Rassemblement national des indépendants et le député M. Abdessamad Haiker du Groupement Justice et Développement, ont participé aux travaux de la Conférence Afro-Européen sur la migration, qui s'est tenue du 25 au 27 mai à Benghazi, en Libye, sous le thème "Solutions Durables pour la Migration".
La participation des membres de la Section parlementaire marocaine auprès du Parlement panafricain visait à représenter ce dernier à la conférence, dans le cadre d’une délégation composée d'environ quarante membres de cette organisation parlementaire continentale, appartenant aux différents groupes régionaux du continent africain, sous la présidence de M. Fortune Charumbira, Président du Parlement panafricain.
Cette conférence internationale a constitué une opportunité pour mettre en lumière les différentes problématiques liées au phénomène migratoire, avec la participation de plus de 300 politiciens, experts, journalistes et représentants de la société civile.
La conférence de Benghazi est l'un des forums les plus importants après la rencontre de Marrakech en 2018, qui met en lumière cette problématique complexe, essayant de déterminer ses diverses causes et de proposer des solutions efficaces basées sur une approche participative et une vision globale et prospective.
La participation des membres de la Section nationale a été une occasion de rencontrer et d'interagir avec divers intervenants et acteurs, d'assister et de discuter des différentes présentations, tout en réaffirmant l'intérêt du Maroc et son engagement effectif à proposer un modèle intégré et une politique globale en matière de migration, conformément à la vision audacieuse et clairvoyante de Sa Majesté le Roi, que Dieu l’assiste.
Dans ce contexte, les deux membres de la délégation ont rappelé, à travers leurs différentes interventions et dialogues lors des séances de la conférence ou en marge de celles-ci, que les motivations de la migration, en particulier chez les jeunes africains vers les pays du Nord, sont multiples et complexes. Ces motivations incluent principalement les conditions économiques et de vie difficiles, le manque d'opportunités d'intégration dans le marché du travail, la recherche d'une vie meilleure, ainsi que d'autres facteurs liés aux guerres ou aux conditions politiques. Tout cela exige une approche globale qui traite ces diverses causes au lieu de se concentrer uniquement sur leurs manifestations, ce qui impose aux décideurs et à toutes les parties concernées de trouver de nouvelles solutions pour fournir des conditions économiques et sociales favorables aux jeunes africains, leur permettant ainsi de s'établir dans leurs pays et de mettre à profit toutes leurs compétences pour leur développement.
A cette occasion, les deux députés marocains ont présenté l'expérience unique et riche du Maroc dans la gestion de la problématique migratoire à travers la Stratégie nationale d'immigration et d'asile de 2013. Cette stratégie adopte une vision humanitaire et solidaire de la migration, considérant les migrants comme des acteurs essentiels pour stimuler l'économie nationale et contribuer au développement du continent africain, dépassant ainsi l'approche sécuritaire stricte qui a souvent perçu la migration comme une menace pour l'identité nationale et une cause d'instabilité.
Les autres interventions ont souligné la nécessité pour les pays européens et africains d'adopter une nouvelle approche de la problématique migratoire, basée sur le respect mutuel, la coopération commune et le partage équitable et rationnel des responsabilités pour traiter ce phénomène, tout en préservant les droits et la dignité des migrants et en leur offrant des opportunités d'intégration sociale et économique dans les pays d'accueil. En outre, les intervenants ont souligné l'importance de renforcer les capacités des autorités chargées de l'application des lois pour bloquer la route aux réseaux de trafic et de traite des êtres humains.
La conférence a abouti à l'adoption d'une déclaration finale, dans laquelle les participants ont souligné l'importance d'une approche globale de la question de la migration irrégulière, basée sur l'étude des causes réelles de la migration, en commençant par le développement global, l'emploi et la stabilité. Les intervenants ont également appelé à la création d'un Fonds de développement pour l'Afrique, géré conjointement par des représentants des continents africain et européen, et financé par les contributions financières des partenaires européens et africains, ainsi qu'à la création de l'Agence euro-africaine pour l'emploi, étant comme cadre de coopération pour l'attraction de la main-d'œuvre, dont le siège serait à Bruxelles, et la création de l'Observatoire afro-européen de la migration, dont le siège serait à Benghazi.