L'autonomisation de la femme est une condition essentielle pour réaliser le développement durable, tel a été l'avis unanime des participants à une conférence internationale, tenue mardi à Rabat, sous le thème "Le rôle des Parlements dans l'autonomisation de la femme et son rapport avec le développement durable".
La réalisation de l'égalité entre les sexes dans l'accès à l'éducation, la couverture sociale, le travail décent et la représentativité dans le processus de prise de décisions politique et économique soutiendra les économies durables et sera bénéfique pour les sociétés et l'humanité dans leur ensemble, ont soutenu les intervenants à cette conférence organisée par la Chambre des représentants en coopération avec "Westminster Foundation for Democracy" et dont les travaux s'étalent sur deux jours.
Et de noter que la communauté internationale avait commencé depuis le début de 2016 à mettre en œuvre les objectifs du développement durable tels qu'ils ont été fixés par les dirigeants du monde l'an passé, et dont le cinquième objectif consiste en la réalisation de l'égalité entre les sexes et l'autonomisation de l'ensemble des femmes et des filles, soulignant que ce point était désormais une priorité pour 2016.
Les intervenants ont précisé que la réalisation de cet objectif dépend en particulier de la révision et de l'intensification des efforts visant à faire avancer la situation actuelle de la femme de par le monde et de la concentration sur la lutte contre l'ensemble des formes de violence, de harcèlement et de discrimination à l'égard des femmes et des filles.
A cet égard, le vice-président de la Chambre des représentants, Chafik Rachadi, a affirmé, dans une locution à cette occasion, que l'expérience marocaine en matière de promotion des droits de la femme avait une histoire et un parcours de réformes cumulatives, de présence et de sacrifices.
La Constitution de 2011 met définitivement fin à la discrimination contre les femmes, consacre la primauté des conventions internationales sur les législations nationales, instaure l'égalité entre hommes et femmes en matière de droits et de libertés civiles, politiques, économiques, sociales et culturelles, tout en affirmant la volonté du Maroc de réaliser le principe de parité entre les deux sexes avec la création de l'Autorité pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination, a ajouté M. Rachadi.
La Chambre des représentants, a-t-il dit, est consciente du rôle vital et conséquent de l'action parlementaire dans la consolidation du statut matériel et symbolique approprié des femmes, assurant que le Maroc avait cumulé les réformes politiques et constitutionnelles relatives à la question des femmes et qu'"il s'agit par conséquent de la poursuite d'un travail soutenu".
De son côté, la directrice régionale pour le Moyen-Orient, l'Afrique du Nord et l'Asie au sein de la fondation Westminster, Mme Dina Melhem, a estimé que ce congrès est une opportunité de s'attarder sur les réalisations et acquis des femmes, d'une part, ainsi que les défis auxquelles elles font face à différents niveaux international, régional et national et dans les multiples domaines économique, politique et social, d'autre part.
Cette conférence, a-t-elle expliqué, se focalise sur trois axes fondamentaux pour la réalisation du cinquième des dix-sept objectifs de développement durable. Il s'agit, notamment, de l'intégration de la femme dans la vie économique, assurer la participation effective de la femme et l'égalité des chances dans la vie politique et les mécanismes de prise de décision, sans oublier la lutte contre l'ensemble des formes de violence contre les femme et les filles.
Cette conférence est l'occasion de débattre de divers sujets liés aux objectifs de développement durable, l'indice de disparité entre les deux sexes, le rôle de la femme dans le domaine économie, la femme au parlement et la protection des femmes et des filles contre la violence.
(MAP)