La Chambre des Représentants a tenu mardi 8 Juin 2021 une séance plénière qui a été consacrée à la présentation et la discussion du rapport du groupe de travail thématique sur le système de santé, sous la présidence de M. Habib El Malki, Président de la Chambre des Représentants, en présence de M. Khalid Aït Taleb, ministre de la santé.
Au début de la séance, le Président de la Chambre des Représentants a souligné que le Royaume du Maroc a fait d'énormes efforts pour surmonter les vestiges et les répercussions de la pandémie du Coronavirus -Covid 19, saluant la vision sage et l'approche stratégique et proactive de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui a permis à notre pays de faire face à la pandémie à travers de nombreuses initiatives et mesures qualitatives entreprises à de multiples niveaux pour faire face aux répercussions de l'épidémie. Il a également salué le chantier de généralisation de la protection sociale, lancé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, « qui est une révolution sociale ».
M. Mustapha Ibrahimi, l’un des rapporteurs du groupe de travail thématique, a présenté un résumé du rapport, rappelant la création l’année dernière du groupe de travail sous la présidence M. Habib El Malki, Président de la Chambre des Représentants, passant en revue sa méthodologie de travail, sa volonté d'écouter les exposés d'un certain nombre de départements gouvernementaux, d’instances nationales et internationales, d'experts et de professionnels de la santé, et de considérer un ensemble de rapports et de références nationaux et internationaux en la matière.
Le rapporteur a expliqué que le groupe de travail thématique a fixé 4 axes de travail : 1-la couverture sanitaire, le financement de la santé, et la gouvernance du secteur, 2-l'exercice des professions médicales et paramédicales et la recherche scientifique, 3- les infrastructures et la carte sanitaire, 4- les déterminants sociaux de la santé.
Le rapport s'est arrêté sur les dysfonctionnements du système de santé, principalement ceux relatifs à l'absence de certaines législations, à la nécessité de revoir et d’amender un ensemble de lois en vigueur, en plus d'élaborer de nouveaux textes juridiques et de publier les textes réglementaires connexes, outre que les institutions énoncées dans la législation voient le jour, et d’élaborer un code général de la législation sur la santé.
Il a également évoqué les défis organisationnels du secteur de la santé, le manque et la faiblesse des infrastructures, l'absence de justice spatiale dans leur répartition, la faiblesse des équipements nécessaires pour assurer la qualité des soins médicaux et paramédicaux, la faiblesse de la gouvernance et du financement de la santé, et le manque de ressources matérielles et humaines par rapport aux recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé.
Le rapport a présenté des propositions et des recommandations visant à s'ouvrir à des dispositifs modernes et avancés, comme l'adoption d'essais cliniques et la réflexion sur des financements innovants, prenant en compte les meilleures pratiques des expérimentations internationales pionnières dans le domaine de la recherche et dans le domaine des sciences de la santé et des sciences humaines.
Cette initiative parlementaire a également mis l’accent sur l'importance de prêter attention aux domaines de la formation en sciences de la santé, notamment l'économie de la santé, qui est devenue l'une des priorités actuelles pour le renforcement du système de formation et de recherche scientifique spécialisée, ainsi que la promotion du capital humain qualifié capable d’accompagner le la plupart des évolutions dans ce domaine scientifique vital.
Le rapport a suggéré d’œuvrer à l'élaboration et à la mise en application d'un code propre au système de santé, qui constituerait un mécanisme juridique complet et efficace pour surmonter les diverses contraintes et défis. Il a également suggéré la création du Conseil supérieur de la santé et de l'Agence nationale du médicament.
Lors de leurs interventions, les représentant(e)s de la nation ont mis en avant les différents défis relatifs au secteur de la santé au Maroc, notamment le financement de la santé, qu'ils ont considéré parmi les défis qui font obstacle à la réforme du secteur de la santé, notant qu’il n'est pas possible de parler de valorisation et d'augmentation du nombre de ressources humaines ou d'amélioration des infrastructures sans une hausse du budget alloué au secteur, afin d'atteindre les niveaux proposés par l'Organisation Mondiale de la Santé.
Ils ont également souligné la nécessité d'unifier la gouvernance et la gestion de la couverture santé en un seul pôle afin de réduire la fragmentation dans le regroupement des ressources, et d'améliorer la capacité de redistribuer les fonds prépayés. Ils ont également appelé à davantage d'investissements dans la santé en tant que secteur productif et économique pour les générations futures et non pas uniquement en tant que secteur social, en plus d'orienter les coûts de compensation vers des mécanismes intégrés de protection sociale et vers le registre social unifié, notamment pour le financement des coûts de santé.
Les député(e)s ont également appelé à diversifier le financement à travers l’impôt-santé, s’ouvrir sur les départements ministériels, les régions et le secteur privé, mettre en place des mécanismes à même de stimuler ce dernier à financer la recherche scientifique et l'innovation, établir une politique du médicament efficace et efficiente susceptible de répondre aux besoins des Marocains, et élaborer et revoir certains textes législatifs et réglementaires relatifs au système de santé.
Pour sa part, M. Khalid Aït Taleb, ministre de la santé, s’est félicité des observations, conclusions, et recommandations contenues dans le rapport du groupe de travail thématique chargé du système de santé, ainsi que des discussions sérieuses qui ont caractérisé les interventions des député(e)s dans le cadre de la séance plénière.
Le ministre a affirmé que cette préoccupation d'améliorer et de moderniser le système de santé national, après que son importance et sa place dans la garantie de la sécurité sanitaire du pays et des citoyens, et la protection de la santé publique aient été démontrées, reste un grand objectif stratégique sur lequel misent les autorités publiques de notre pays, évoquant de nombreuses initiatives entreprises par le Gouvernement pour promouvoir le système national de santé.
Le Ministre de la Santé a passé en revue les contraintes que connait le secteur de la santé dans notre pays, et a révélé que le ministère travaille sur un programme de réforme structuré basé sur quatre piliers qui intéressent la valorisation des ressources humaines, la réhabilitation de l'offre de santé en renforçant la dimension régionale, l'adoption d’une nouvelle gouvernance du système de santé, et le développement d'un système d'information intégré pour le traitement de toutes les données relatives au système de santé.