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Organisation de la première édition du Forum des femmes parlementaires Maroc – pays de l'Union européenne

La Chambre des Représentants a organisé, vendredi 13 décembre 2024, la première édition du Forum des femmes parlementaires Maroc - Union européenne, dans le cadre du projet de jumelage institutionnel entre la Chambre des Représentants marocaine et l’Union européenne, avec une participation importante de représentantes des parlements partenaires.

 

M. Rachid Talbi El Alami, Président de la Chambre des Représentants, a ouvert les travaux du forum par une allocution dans laquelle il a appelé à établir des voies de coopération, à partager les expertises et à renforcer le partage des pratiques nationales en matière de promotion de l'égalité dans les institutions législatives et les postes de décision, tant représentatifs qu'exécutifs, en vue d'atteindre l’égalité dans la vie publique.

 

Le Président de la Chambre des Représentants a souligné que la présence des femmes dans les responsabilités publiques, les entreprises privées, les partis politiques et les organisations de la société civile doit refléter le principe d'égalité et d'équité. Il a appelé également á concevoir des législations nationales, des politiques publiques et des services sociaux intégrant toujours le principe d’égalité entre les femmes et les hommes, tout en adoptant parfois la discrimination positive en faveur des femmes.

 

Il a également indiqué que le chemin vers une égalité complète reste difficile et long, et doit rester une ambition commune, portée par les femmes et les hommes au sein des différentes institutions, afin de capitaliser sur les réformes institutionnelles et législatives entreprises pour atteindre cet objectif.

 

De son côté, Mme Yaël Braun-Pivet, Présidente de l’Assemblée nationale française, a mis en avant le rôle crucial des femmes dans la vie politique, affirmant que l’objectif ultime devrait être d’atteindre une représentation de 50 %, reflétant la véritable place des femmes dans la société.

 

A cette occasion, Mme Braun-Pivet a passé en revue l’expérience française en matière d’égalité, soulignant que même en France, des inégalités persistent encore. Elle a précisé que la représentation des femmes à l’Assemblée nationale française n’est que de 36 %.

 

Pour sa part, M. Rucco Busco, chef de la division de la gouvernance à la délégation de l’Union européenne au Maroc, a mis en lumière le rôle des parlements dans l’ancrage des valeurs d’égalité et de sensibilisation des citoyens aux questions relatives aux femmes. Il a salué l’augmentation de la représentation des femmes dans les parlements, appelant à l’expression d’une volonté politique dans le monde entier pour relever le défi lié à l'égalité. Dans le même ordre d'idées, il a salué l’augmentation de la représentation des femmes au sein des deux chambres du Parlement grâce au système des quotas, félicitant le Maroc pour l’adoption de plusieurs lois visant à lutter contre la violence et les discriminations.

 

Les autres interventions lors de la séance d’ouverture ont souligné l’importance de l’organisation de ce forum, qui constitue une plateforme essentielle pour promouvoir la participation et la représentation parlementaire des femmes. L’accent a également été mis sur les expériences de la Belgique, de la Hongrie, de la Grèce et du Portugal en la matière, tout en mettant en lumière l’évolution progressive de la représentation des femmes dans les Parlements, notant que la réalisation de la parité et de l’égalité nécessite davantage d’efforts conjoints.

 

Au cours de ce forum, deux tables rondes ont été organisées. La première a été consacrée à la participation politique. Mme Najwa Koukouss, présidente du Groupe thématique sur l’égalité et la parité, a présenté les évolutions qu’a connues le Maroc dans ce domaine, notamment la Constitution de 2011, qui consacre l’engagement à protéger les droits humains dans leur universalité, à lutter contre toutes les formes de discrimination et à faire primer les conventions internationales sur les législations nationales, ainsi que la création de l’Autorité pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination.

 

À cette occasion, les participantes ont salué les Hautes Directives Royales qui accordent une attention particulière aux questions des femmes, depuis le premier Discours du Trône, en passant par la réforme du Code du statut personnel en 2003, puis celle du Code de la famille.

 

Les participantes ont également partagé les expériences de leurs pays en matière de parité et de mise en œuvre des quotas. Elles ont appelé à renforcer la démocratie interne des partis politiques, à réformer l'arsenal juridique relatif aux élections et à modifier les règlements intérieurs des partis.

 

Le deuxième axe a porté sur les femmes dans la diplomatie parlementaire, mettant en exergue l’importance de la diplomatie féministe comme apport supplémentaire à la diplomatie parlementaire et officielle. Il a été souligné que la diplomatie féministe constitue un levier pour défendre les causes liées aux femmes dans le champ diplomatique.

 

Les interventions ont mis en avant le rôle de la diplomatie féministe dans la réalisation de la parité et la promotion de l’accès des femmes aux postes de décision dans la diplomatie, tout en mettant l’accent sur les efforts des associations féminines pour concrétiser le principe de parité dans le cadre de la diplomatie parallèle.

 

Les participantes ont également appelé à réfléchir collectivement aux initiatives visant à renforcer la diplomatie féministe et à intégrer davantage l’approche genre, tout en encourageant l’échange d'expertises et de bonnes pratiques entre les institutions législatives partenaires.

 

À l’issue de ce forum, les participantes ont formulé des recommandations pour institutionnaliser cette rencontre et en faire un rendez-vous annuel organisé à tour de rôle par les parlements membres.

 

Les recommandations ont également inclus un appel à encadrer les réseaux sociaux, devenus un terreau pour la cyberviolence à l’encontre des femmes et une tribune pour des discours d’exclusion. Elles ont plaidé pour poursuivre les efforts de manière concertée entre les institutions législatives partenaires afin de parvenir à l’égalité et à l’équité.