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Allocution du Président de la Chambre des Représentants à l’occasion de la clôture de la première session législative de la deuxième année législative au titre de la onzième Législature

07/02/2023

Madame la ministre,

Honorables collègues,

Mesdames et messieurs,

Conformément aux dispositions de la Constitution du Royaume, et suite à quatre mois de travail, nous clorons aujourd’hui la première session législative de la deuxième année législative au titre de la onzième Législature, au niveau des séances plénières, sachant que les commissions permanentes et le Bureau de la Chambre poursuivront leurs travaux. Suivant les traditions, cette séance est une occasion de faire le point sur le bilan des réalisations auxquelles nous avons tous contribué, en tant que Présidence, Bureau, groupes et groupement parlementaires et commissions permanentes.

Nous avons tous, au sein des organes de la Chambre, et en tant que majorité et opposition, œuvré à interagir avec les causes vitales de notre pays et les préoccupations des citoyens. Ainsi, nous avons contribué, depuis notre position constitutionnelle et institutionnelle, sur les niveaux de la législation, du contrôle, de l’évaluation des politiques publiques, et de la diplomatie parlementaire, à trouver les réponses à ces causes. Et, bien entendu, nous avons évoqué dans tout cela, en premier degré, les directives de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu le glorifie, incluses particulièrement dans le discours que Sa Majesté a adressé aux représentants de la nation lors de l’ouverture de la première session législative de l’année législative 2022-2023, ainsi que dans les différents discours et directives royaux à plusieurs occasions nationales, d’une manière que Sa Majesté est soucieux de valoriser les acquis et les réalisations, et de conduire le Maroc vers l’avenir avec confiance et volonté résolues.

Honorables collègues,

Les développements nous imposent de rappeler, en ce moment, le contexte national et international dans lequel nous avons travaillé et avec lequel nous avons interagi, ainsi que les aspects majeurs ayant caractérisé les derniers mois. Dans ce cadre, notre pays a continué, sous la conduite éclairée de Sa Majesté, que Dieu le glorifie, à consacrer son positionnement régional, continental et mondial, et à consolider ses droits légitimes à ancrer son intégrité territoriale à travers le fait que plusieurs pouvoirs influents dans la décision internationale, nos frères en Afrique et dans le monde arabe et musulman, et nos amis à travers le monde, ont réaffirmé la crédibilité et le sérieux du plan d’autonomie dans les provinces récupérées du sud, en tant que solution unique au conflit artificiel autour des provinces sud du Royaume.

En parallèle, la reconnaissance de l’efficience des projets de développement, économiques, sociaux, culturels, et sportifs réalisés dans les provinces du sud, et leurs impacts positifs sur les services rendus aux citoyens, et sur l’amélioration de la qualité de vie dans les régions urbaines et rurales du grand sud se poursuit. Nous sommes fière des rapports qui reconnaissent cette vérité, émanant, cette fois-ci, de la part de ceux qui ont tant ignoré la rentabilité aux niveaux social et humanitaire des investissements publics dans ces provinces, dont la facette urbaine a changé, la rendant une attraction pour des investissements nationaux et internationaux et un modèle d’une vie de qualité et de prospérité.

Ces acquis sont certes réalisés, en un premier lieu, grâce à la haute volonté royale d’élaborer les projets et d’affecter les ressources financières requises à cet effet, étant énormes, ainsi qu’au suivi quotidien de Sa Majesté, sur place, de ces projets. Cela est aussi réalisé grâce à l’engagement de nos frères et sœurs des provinces du sud dans ce processus de développement et la mobilisation des institutions élues et exécutives, et tout cela, bien sûr, à la lumière de la sérénité et la sûreté assurées par les Forces Armées Royales qui protègent nos frontières et contrent toute provocation. A ces Forces, et à leur Chef Suprême et Chef d'Etat-Major Général, Sa Majesté le Roi, nous exprimons notre respect, reconnaissance et gratitude, et de même à toutes les unités des forces de l’ordre.

 

Honorables collègues,

Notre pays réalise tous ces acquis dans une conjoncture mondiale exceptionnelle avec toutes ses répercussions sur les dépenses publiques nationales, qui s'accroissent en raison de l’augmentation des prix des matières premières et des denrées alimentaires, dans un contexte mondial perturbé marqué par la floraison des tendances égoïstes et nationales.

Cependant, la cadence du développement dans les autres provinces du Royaume ne diffère pas beaucoup de ce qui est réalisé dans les  provinces du sud qui restent un modèle à suivre, alors que notre pays continue son avancement en tant que puissance montante. A cet égard, l’économie nationale rapporte, en termes d’exportation particulièrement, une performance digne de considération malgré la conjoncture mondiale délicate, alors qu’on continue à renforcer le modèle social marocain à travers la généralisation de la protection sociale, afin de donner aux droits de l’homme leur contenu social et économique et de mettre le citoyen au cœur du développement.

Si ce pouvoir marocain, ce nouveau positionnement de notre pays aux niveau régional, continental, et international, et cette détermination nationale sont une source de fierté et d’orgueil ; ils suscitent, tout de même, la colère de certaines parties extérieures qui mobilisent de nombreux moyens, médias et lobbies et les voix opposées à notre pays, pour nulle raison que parce que notre pays avance résolument en se basant sur la décision nationale souveraine vers un positionnement mondial de premier plan, et en s’appuyant sur une histoire et une démocratie ancrées, et un régime institutionnel solide fondé sur une monarchie constitutionnelle jouissant de toutes les légitimités historiques, spirituelles et politiques. Cette colère et hostilité ont atteint leur apogée en émettant une soi-disant recommandation ou résolution non contraignante par une partie de l’échiquier politique du Parlement européen le 19 janvier 2023, sous l’intitulé de : « Le respect de la liberté de l’expression et de l’opinion au Maroc. »

Je serai bref à réaffirmer notre ferme condamnation de cette position, et notre rejet de ses mensonges et fausses accusations sur notre pays. Ainsi, toutes les forces politiques et syndicales représentées au Parlement ont rejeté et condamné la résolution du Parlement européen, et la déclaration émise à l’issue de la séance particulière commune des deux Chambres du Parlement pour le discuter le 23 janvier 2023 en est témoin. Ces actes ont constitué une réponse nationale éloquente et forte complémentaire avec le rejet officiel et populaire de l’ingérence dans nos affaires intérieures, ainsi qu’avec les voix sages dans les pays européens qui ont démasqué les arrière-plans de cette résolution éviscérée de sens et mal calculée.

Permettez-moi pourtant, honorables collègues, de rappeler les acteurs et parrains de cette hostilité à l'égard du Maroc et les fabricants de ses mensonges à son encontre au sein de l’institution européenne et de les interroger :

−       Est-ce que notre pays manque de presse séculaire, pluraliste et libre du même niveau que celle de l'Europe ? Notre scène médiatique nationale est riche de milliers de titres, et l’âge d’un journal national séculaire au Maroc publié pour combattre le protectorat odieux et le même d’un journal qui a paru lors de l’occupation nazie d’un pays où il paraît jusqu’à maintenant. Je ne compte pas réduire la scène médiatique nationale en un journal national, mais je voudrais rappeler des faits historiques et les mettre en lumière pour ceux qui adorent les approches comparatives.  Cette scène médiatique nationale demeure, malgré les circonstances, et pour quasiment un siècle, pluraliste, libre, et reflète la pluralité politique et culturelle de la société marocaine. De même, les journalistes marocains, qui sont des milliers, et les vrais chroniqueurs au Maroc, reconnaissent la signification de la liberté dont jouit le Royaume et bien entendu ne s’armeront jamais de l’étranger.

−       De même, la scène politique et partisane marocaine est riche de plus de 30 partis politiques de toutes les orientations politiques et idéologiques différentes qui ne manquent pas d’histoire, de prestige, d’organisation, ou de richesse intellectuelle par rapport à leurs homologues européens. En réalité, la majorité absolue des partis politiques formant cette Chambre sont âgés d’au moins 40 ans, et nombreux parmi eux qui ont célébré les 80 ans de leur création.

 

Honorables collègues,

J’ai cité ces deux exemples pour démontrer que nous n'avons pas besoin de leçons de liberté d’opinion, de pluralisme, ou de protection des droits de l’homme, car nous avons des institutions, des mécanismes et des législations qui garantissent ces droits. Nous sommes une nation qui a su analyser son histoire et tracer son chemin vers un avenir que nous sommes en train de construire. De ce fait, je saisis l’opportunité pour réitérer le rejet des représentants de la nation de l’ingérence dans nos affaires intérieures et dans notre justice indépendante dont la compétence, l’aptitude, et le courage sont reconnus, au même degré que nous rejetons la confusion délibérée entre la liberté d’opinion, d’un côté, et les crimes de droit commun que la justice examine étant donné sa responsabilité de garantir les droits des victimes par priorité.

Cette position du Parlement européen ne nous empêchera nul de continuer notre présence distinguée et responsable au sein des organisations parlementaires multilatérales internationales, régionales et continentales, dans lesquelles nous continuons à œuvrer pour défendre nos causes vitales et les intérêts de notre pays, notamment la cause de l’intégrité territoriale, évoquant dans notre travail les valeurs, principes et le credo de la diplomatie nationale conduite par Sa Majesté et dont la vision est fondée sur la défense de la paix, de la sécurité, du développement et de la justice dans les relations internationales, sur la lutte contre le terrorisme, la prise de responsabilités importantes à l’égard de la migration et la lutte contre les changements climatiques.   

Honorables collègues,

Ce positionnement marocain (qui dérange certains) n’est pas isolé de la force de notre modèle démocratique, économique et social. En fait, il est fondé sur notre modèle institutionnel et sur les réformes que nous menons, au centre desquelles se trouve la Chambre des Représentants qui les accompagne et les encadre en termes de législation et de contrôle, et conformément aux compétences dévolues par la Constitution en matière d’évaluation des politiques publiques.

Ainsi, en interaction avec les besoins de la société et le contexte national, et dans le cadre des hautes directives royales, la Chambre a veillé à l’adoption d’un certain nombre de projets de loi et à l’interaction dans le domaine du contrôle avec les préoccupations de la société, parallèlement à la poursuite des processus d’évaluation de plusieurs politiques publiques.

En chiffres, la Chambre des Représentants a adopté 33 projets de loi et trois propositions de loi. Bien que la discussion et l’adoption de la Loi de finances prennent le plus de temps au cours de la première session de chaque année législative, ceci n’a pas empêché l’adoption des lois constitutives qui auront un impact important sur la dynamique économique, sociale et des droits de l'homme.

Ainsi, la Chambre a adopté un projet de loi organique fixant les conditions et les modalités d'application de l'Article 133 de la Constitution et des autres articles relatifs aux droits de l’homme. Il s’agit d’un texte dont l’importance est évidente pour garantir et sauvegarder les droits de l’homme en les dotant de toutes les garanties et procédures juridiques. Aucun observateur objectif et impartial ne peut ignorer les finalités de droits de l’homme de ce texte et ses répercussions positives pour le renforcement des droits de l’homme dans leurs dimensions concrètes et dans la réalisation de la justice et de l’équité.

Certes, en adoptant ce texte, notre pays veille à l’amélioration de la démocratie et à la promotion des droits de l’homme dans leurs différentes dimensions.

Consolidant les droits sociaux et l’État providence, la Chambre a adopté la Loi-cadre relative au système national de santé et une loi modifiant et complétant le code de la couverture médicale de base. Ces deux législations sont liées au chantier de la protection sociale et de la couverture de santé, un chantier qui imprime le règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu le glorifie et l’assiste. Les observateurs s'accordent à dire qu'il s'agit d'une révolution douce de l'offre sanitaire et la couverture sociale dans notre pays, consacrant la solidarité, la cohésion sociale et la justice sociale.

Conformément aux hautes directives royales à l’occasion de l’ouverture de la session législative, la Chambre a adopté un projet de loi-cadre relatif à l’investissement, dont la mise en œuvre lancera certainement une nouvelle dynamique dans l’investissement national et étranger avec des répercussions positives pour l’industrialisation du pays, la mise à niveau du secteur des services, la garantie du travail productif assurant la dignité, l’augmentation de l’attractivité du pays, l’ajout d’une dimension territoriale à l’investissement et l’augmentation des valeurs ajoutées à l'exportation.

Afin de renforcer la politique nationale dans le domaine de l’économie verte et de la production d’énergie à partir de sources renouvelables, nous avons adopté une loi sur l’autoproduction d’énergie électrique, ce qui encadrera la production d’énergie par les particuliers, réduira les coûts de la production d’électricité et lancera une nouvelle dynamique dans le secteur et dans les activités liées à la production.

Cette législation nationale renforcera sans aucun doute le positionnement pionnier de notre pays dans l’approche mondiale de la lutte contre les déséquilibres climatiques, ce qui incarne l’esprit de la responsabilité du Maroc envers la communauté internationale et constitue une autre preuve de notre souci de respecter nos obligations internationales.

Outre ces lois constitutives, nous avons adopté des projets de loi relatifs à la justice, aux établissements et entreprises publics et au tourisme, ainsi qu’un certain nombre de conventions internationales, bilatérales et multilatérales, qui sont d’autres expressions de la réputation et de la position de notre pays sur la scène internationale.

L’examen et le vote de ces lois ont constitué une occasion utile d’un débat significatif entre les pouvoirs législatif et exécutif, ce qui a enrichi ces législations et mûri le consensus à propos de celle-ci, comme en témoigne le vote par unanimité de 80 % d’entre elles.

Avec notre appel à lire ce bilan sous l’angle de la qualité, nous constatons que le bilan des initiatives législatives des membres de la Chambre que nous avons adoptées, à savoir, les propositions de loi, est encore en deçà de notre aspiration commune. Nous espérons que les nouvelles dispositions que nous avons incluses dans le Règlement intérieur que nous avons adopté à la fin de cette session nous permettront de combler cette lacune.

Honorables collègues,

La Chambre a diversifié ses mécanismes de contrôle de l’action du Gouvernement garantis par la Constitution, à savoir, les questions orales et écrites, les missions exploratoires, l’interpellation des ministres et des responsables des établissements publics par les Commissions permanentes, et la discussion des rapports des institutions constitutionnelles et des instances de gouvernance.

Dans ce cadre, les questions orales adressées par les membres de la Chambre au Gouvernement ont interagi avec les questions les plus importantes pour la société, puisque 410 questions ont été programmées, dont 73 d’actualité lors des 13 séances hebdomadaires de la Chambre, ainsi que trois séances au cours desquelles le Chef du Gouvernement a répondu à 15 des 18 questions thématiques qui lui ont été adressées. Ces séances, comme vous le savez, ont porté sur les politiques générales relatives à l’investissement, à la loi de finances, son contexte et ses enjeux, à la politique hydrique à la lumière du manque de précipitations et de neige et aux moyens de remédier aux déficits hydrique et de rationaliser l’utilisation de l’eau.

Comme d’habitude, les questions écrites ont servi de mécanisme pour interpeller les membres du Gouvernement sur des questions locales et sectorielles. A cet égard, le nombre de ces questions a atteint 1806, tandis que le Gouvernement a répondu à 1511, soit 64%.

Qu’il s’agisse des séances plénières mensuelles consacrées aux politiques générales ou des séances hebdomadaires, nous avons tous veillé, opposition et majorité, au sein de la Chambre et du Gouvernement, à ce que celles-ci soient des occasions de dialogue qui permettent de trouver des solutions aux questions de notre pays et qui font de l’intersection des visions productive de conclusions, étant donné que l’essentiel est que ce débat situe les préoccupations de la société au centre de l’action institutionnelle.  C'est l'une des caractéristiques de la démocratie marocaine et du modèle institutionnel national, où les institutions constitutionnelles se chargent de la gestion de la différence et la concrétisation des solutions aux problèmes.

L’exercice de la compétence de contrôle par la Chambre est renforcé par l’examen des questions nationales, des politiques publiques, de la situation des institutions publiques et de l’interpellation des ministres et des responsables de ces institutions par les Commissions parlementaires.

Ainsi, les Commissions parlementaires permanentes ont examiné 22 thèmes qui ont fait l’objet de 35 demandes des différents Groupes et Groupement parlementaires, et ont discuté les rapports des institutions constitutionnelles et des instances de gouvernance. Ces thèmes sont soit d’actualité dans la société, soit de nature stratégique pour le développement économique, scientifique, culturel et éducatif.

Dans le cadre de l’exercice de la même compétence de contrôle, nous avons veillé, en tant que Bureau de la Chambre, présidents des Groupes et du Groupement parlementaires et présidents des Commissions parlementaires, à ce que l’exercice de cette démarche de contrôle soit caractérisé par l’efficience, l'efficacité et la rentabilité, évitant la dilapidation et rationalisant les efforts de l’institution, et ce, en vérifiant les conditions d’octroi de l’autorisation auxdites missions, dans le souci de les rendre productives en termes de diagnostic, de recommandations et de suggestions. C’est sur cette base que le Bureau de la Chambre a autorisé au titre de cette session la réalisation de trois missions qui se sont penchées sur : 1) la situation des cités universitaires, 2) les autoroutes et 3) les carrières, après avoir discuté le rapport de la mission qui a travaillé sur l'embouchure de la rivière d’Oum Errabiâ au niveau de la Commission et de la séance plénière. Il s’agit d’une discussion qui a mûri l’idée de créer l’agence de la rivière d’Oum Errabiâ, tenant compte des conséquences qui aura sur le développement du bassin et son aménagement afin de le rendre attractif pour les investissements.

Pour sa part, la mission exploratoire sur l'opération “Marhaba” a conclu la discussion de son rapport au niveau de la Commission concernée, et le Bureau de la Chambre statuera sur le sort dudit rapport prochainement.

D’autre part, nous avons discuté des rapports des institutions constitutionnelles et des instances de gouvernance. A cet égard, je rappelle que le Bureau de la Chambre a décidé que les rapports des institutions constitutionnelles et des instances de gouvernance soient transmis aux Commissions parlementaires compétentes de l’examen de ces rapports, afin de se prononcer ultérieurement sur leur sort, et ce, dans le respect des finalités de la Constitution en ce qui concerne, premièrement, le statut constitutionnel desdites institutions, la mise en œuvre du principe de coopération et de complémentarité entre les pouvoirs, en deuxième lieu, et la richesse et l’importance de ses rapports, en troisième lieu.

En ce qui concerne l’évaluation des politiques publiques, qui nécessite un effort de longue haleine et de nombreuses auditions des différents intervenants, bénéficiaires, acteurs publics et groupes concernés d’organisations professionnelles et de citoyens, je vous informe que le groupe thématique chargé de l’évaluation du plan de réforme de l’administration a conclu ses travaux par l’adoption du rapport qui a couronné son travail et par son renvoi au Bureau de la Chambre qui programmera sa discussion dans les premières semaines de la prochaine session législative, en espérant que sa discussion au niveau de la séance plénière soit utile et productive de l’effet auquel nous aspirons. De son côté, le groupe thématique chargé de l’évaluation de la politique hydrique a achevé son travail en élaborant la version initiale du rapport que nous veillerons au sein du Bureau, à sa programmation au cours de la prochaine session aussi.

À son tour, le groupe thématique chargé de l’évaluation de la mise en œuvre et l’impact de la loi relative à la lutte contre la violence à l’égard des femmes est en train de se structurer autour d’une question centrale dans les préoccupations de notre pays. Comme vous le savez, pour la première fois, la Chambre forme un groupe thématique pour évaluer l’application et l’impact de la mise en œuvre d’une loi.

Globalement, dans l’exercice de notre compétence d’évaluation, nous sommes face à des politiques très importantes et d’une actualité extrême dans le contexte national et international, ce qui exige la réalisation des processus d’évaluation avec des conclusions objectives et efficientes. Qu’il s’agisse de l’administration, de l’eau ou des droits des femmes, il est question de politiques qui jouissent de la haute sollicitude royale et qui font l’objet d’attentes sociétales, tout en étant au cœur des enjeux internationaux actuels.

Honorables collègues,

Je vous en prie de m’excuser si je me suis attardé longtemps sur ces faits, mais le contexte, les évènements ainsi que le moment nous obligent tous à passer en revue nos réalisations et à examiner ensemble ce que nous pouvons améliorer ou rattraper, tout en capitalisant les acquis.

Suivant cette vision, nous avons oeuvré ensemble à apporter les amendements nécessaires au Règlement Intérieur de la Chambre, traduits en 300 procédures, règles et processus de mise en conformité avec les lois organiques, dont des dispositions relatives à la gestion de notre travail institutionnel, à notre relation avec d’autres institutions constitutionnelles et instances de gouvernance, à l'évaluation de notre performance, au contrôle de la présence, à la gestion des cas de conflit d'intérêts, au Code de déontologie, à la communication avec l'opinion publique et d'autres réformes.

Alors que nous discutons ces amendements depuis près d'un an, nous n’avons pas seulement pris en compte les lacunes que nous avons constatées dans la pratique quotidienne, les observations de la Cour constitutionnelle, les exigences de conformité avec les lois organiques adoptées depuis la dernière modification du Règlement Intérieur en 2017, mais nous avons aussi évoqué les exigences de la démocratie du 21ème siècle en ce qui concerne l’inclusion  et la concertation.

En fait, le consensus atteint entre les différentes composantes de la Chambre sur lesdits amendements, que je considère comme fondamentaux, reflète le consensus qui caractérise notre action institutionnelle et notre interaction avec les grandes questions de notre pays.

C’est ce même esprit collectif qui a marqué notre travail sur le front des relations extérieures et la diplomatie parlementaire, en évoquant la politique étrangère de notre pays, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi, et faisant preuve de responsabilité, de vigilance et de proactivité dans la défense des questions vitales de notre pays, notamment la question de notre intégrité territoriale.

En outre, la Chambre a pris part à plusieurs conférences et rencontres thématiques organisées par des organisations parlementaires internationales, continentales et régionales. À cet égard, je tiens à saluer la qualité de la participation, la discipline et la vigilance de nos délégations parlementaires, qui ont contré des tentatives de déjouer certaines instances pour servir des agendas spécifiques dans une déviation grave des normes régissant le fonctionnement des organisations parlementaires multilatérales.

Par ailleurs, la Chambre a accueilli de nombreux forums parlementaires, et nous avons reçu plusieurs délégations parlementaires de différents niveaux.

Honorables collègues,

La Chambre a ancré ses traditions d'ouverture à l'opinion publique, aux journalistes et aux visiteurs, en particulier aux enfants et aux jeunes.

Dans le cadre des attributions qui lui incombent en matière de mise en œuvre de la réforme, la Chambre a pris un certain nombre d'initiatives, notamment l'organisation de deux journées d'étude sur les perspectives de réforme du secteur de la presse et des médias, à l'occasion du dixième anniversaire du Dialogue national sur les médias et la société, abrité par le Parlement en 2010. À travers cette rencontre, à laquelle ont participé des professionnels, des organismes de contrôle et des organisations professionnelles, nous avons souhaité lancer des initiatives de réforme du secteur afin d’aller de pair avec les transformations qu'il connaît, tout en protégeant les droits des professionnels, les droits de la société, et les droits des citoyennes et citoyens et en œuvrant également à soutenir les médias dans leur accompagnement de la dynamique de développement et des réformes entreprises par notre pays.

Dans le cadre de la consolidation de la démocratie participative, la Chambre a organisé une rencontre d'étude sur les pétitions, avec la participation de plusieurs organisations de la société civile, en vue de promouvoir les initiatives citoyennes dans le domaine de la démocratie participative.

Par ailleurs, dans la poursuite de nos efforts visant à faire en sorte que nos travaux se basent sur l’information scientifique exacte et reconnue, nous avons réalisé une étude sociologique de terrain sur le thème « Valeurs publiques et leur mise en pratique institutionnelle: évolutions et attentes des Marocains », que nous avons confié, sous la direction et le soutien de la Chambre, à un certain nombre de sociologues marocains, et qui a été menée à bien conformément aux normes scientifiques, notamment en termes du système de valeurs des institutions, y compris la famille, l'administration et l'entreprise.

Cette étude, qui permet d'identifier les attentes des marocains, sera présentée demain, mercredi 8 février, au siège de la Chambre. Sans doute, elle aidera à mettre en place un certain nombre de choix qui répondront à ces aspirations.

D'autre part, je ne manquerais pas cette occasion, pour rappeler les beaux moments nationaux que nous avons vécus ensemble grâce à ce que l'équipe nationale de football a accompli à l'occasion de la Coupe du monde de 2022 au Qatar, des moments au cours desquels nous avons ressenti un flot de patriotisme et de fierté d'être marocaine et marocain.

L’exploit de l'équipe nationale et la spécificité du public marocain, sa grande passion pour le football et ses talents d'expression de la joie et de l'appartenance à la patrie ont ancré l'image internationale du Maroc en tant que pays enraciné, attaché à ses valeurs intangibles et ouvert aux valeurs universelles sans compromettre ses racines et sa culture nationale. En fait, cela a renforcé et consolidé la confiance dans notre patrie et ses fils.

La célébration de l’exploit de notre équipe nationale a reflété l’image d’un Maroc uni et attaché à ses institutions et ses figures nationales, à la tête desquelles figure Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, qui dirige le Maroc depuis longtemps pour faire face à tous ceux qui veulent attaquer son territoire, sa liberté, ses institutions ou ses choix.

Je vous remercie toutes et tous de votre contribution aux résultats que nous avons accompli ensemble et de votre attention.