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Séminaire régional à Rabat sur la traduction par les parlements africains des engagements internationaux en matière de droits de l'Homme en réalités nationales

 

 

Les travaux du séminaire régional sur la traduction des engagements internationaux en matière de droits de l'Homme en  réalités nationales, ainsi que sur la contribution des parlements aux travaux du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU se sont ouverts, lundi à Rabat, avec la participation de ministres et parlementaires marocains et africains.

  Initiée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, cette rencontre de deux jours qui s'adresse aux parlementaires africains, est organisée conjointement par le parlement et l'Union interparlementaire, en partenariat avec la Délégation interministérielle aux droits de l'Homme, le Conseil national des droits de l'Homme et en collaboration avec le Haut-commissariat  des Nations Unies aux droits de l'Homme. 

 

Intervenant à cette occasion, le délégué interministériel aux droits de l'Homme, Mahjoub El Hiba a mis l'accent sur la participation marocaine à l'élaboration des mécanismes de l'Examen Périodique Universel (EPU), faisant savoir que le Royaume faisait partie des quatre premiers pays à avoir appliqué ces mécanismes en 2008.

Il a rappelé dans ce cadre l'engagement volontariste du Maroc qui a élaboré un rapport à mi-parcours de suivi de la mise en œuvre des recommandations du deuxième cycle de l'EPU au titre de l'année 2012, qui a été soumis au CDH, soulignant la nécessité d'accélérer les réformes au niveau de  l'Afrique et de relever les défis en matière des droits de l'Homme auxquels fait face le continent.  


 De son côté, le président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami, a affirmé que le Maroc a érigé le domaine des droits de l'Homme en l'une des grandes priorités du pays et en une des constantes de sa politique publique, notant que l'expérience marocaine en la matière a connu de profondes mutations durant les deux dernières décennies à travers notamment la consécration du système des droits de l'homme qui a été couronné par l'adoption d'une nouvelle constitution.

Et de mettre en exergue l'ouverture du Maroc sur les différents mécanismes onusiens des droits de l'Homme en particulier l'EPU.  M. Alami a aussi plaidé pour la coordination des efforts entre les parlements africains, l'unification de leurs approches et visions et le renforcement de leurs capacités en matière de l'EPU tout en s'inspirant des expériences internationales réussies dans ce domaine.  

Pour le président de la Chambre des conseillers, Mohamed Cheikh Biadillah, les institutions législatives ne devraient plus rester isolées de la dynamique que connait le monde entier en matière des droits de l'Homme, faisant observer qu'il incombe aux parlements la responsabilité d'interroger le gouvernement sur ses engagements en matière des droits de l'Homme à garantir dans sa politique publique.

  

Mettant en exergue le rôle essentiel des parlements dans la traduction des engagements nationaux et internationaux en matière des droits humains, M. Biadillah a soutenu que les questions relatives aux droits de l'Homme sont devenues au cœur des politiques publiques et des relations internationales et figurent dans les divers programmes de partenariat et de coopération.

  

Le Secrétaire général du Conseil national des Droits de l'Homme, Mohamed Sabar, a, pour sa part, évoqué les défis auxquels les pays d'Afrique sont confrontés en matière des droits humains notamment ceux liés aux droits de la femme, des ouvriers immigrants et à la lutte contre la corruption, mettant en relief le rôle des institutions législatives africaines dans la promotion, la consolidation et la protection des droits humains.

   

A son tour, le président de l'Union interparlementaire (UIP), Abdelouahed Radi, a indiqué que les recommandations du Conseil des droits de l'Homme (CDH) constituent un outil important pour contrôler l'action gouvernementale dans ce  domaine, appelant à cet effet les parlements à mettre en œuvre les recommandations issues de l'EPU, considéré comme un facteur important dans la promotion des droits humains.

 "Le Maroc a joué un rôle important dans le développement des modalités de ce mécanisme intergouvernemental unique et demeure aujourd'hui encore à la tête de toutes les initiatives visant à réfléchir sur les moyens d'en renforcer l'efficacité", a souligné, quant à elle, la Haut-commissaire adjointe des Nations Unies aux Droits de l'Homme, Flavia Pansieri.  

 


 

Dans une allocution lue en son nom, M. Pansieri a ajouté que "de plus, le Maroc est un exemple dans l'approche participative qu'il a adoptée lors de la mise en place du Comité permanent de coordination interministériel et des consultations menées avec toutes les parties prenantes, y compris les parlementaires pour la mise en place des recommandations issues de l'examen périodique universel".  

Le Bureau, a-t-elle dit, s'est félicité de cette pratique qui permet d'assurer une continuité dans l'application des recommandations et la préparation de rapports de suivi, précisant que 60 à 70 pc des recommandations issues des mécanismes internationaux des droits de l'Homme nécessitent une action parlementaire ou une intervention des parlements.  

Les participants à ce séminaire régional se pencheront sur l'examen de plusieurs thèmes, notamment "Introduction aux mécanismes internationaux et régionaux de promotion et de protection des droits de l'Homme", "Examen périodique universel et la contribution des parlements à son fonctionnement", "Etude de cas nationaux d'implication des Parlements dans l'EPU", "Défis  communs en matière des droits de l'Homme en Afrique", "La protection des droits de l'Homme à l'échelon national: des stratégies pour renforcer la contribution des Parlements", "Les Parlements, partie intégrante du réseau national de protection et de promotion des droits de l'Homme" et "Quelle place pour les droits de l'Homme dans l'agenda de développement post 2015".

 Le séminaire de Rabat s'inscrit dans une série de rencontres régionales destinées à renforcer la contribution des parlements aux travaux du Conseil des droits de l'Homme. Il vise à informer les participants sur le fonctionnement du Conseil à les inciter à s'impliquer davantage sur ses travaux. Il vise en outre à recenser les bonnes pratiques des parlements en matière de collaboration avec le Conseil et de promotion et de protection des droits de l'Homme en général, notamment grâce à l'instauration d'un dialogue effectif et constant avec d'autres parties prenantes telles que les institutions nationales et la société civile. 

 (Avec MAP)