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Printemps arabe: Le Maroc évolue sereinement à la faveur des choix stratégiques opérés très tôt dans son histoire (Ghellab)

Le Maroc évolue sereinement dans le contexte du Printemps arabe à la faveur des choix stratégiques et des réformes opérés très tôt dans son Histoire, a affirmé le président de la Chambre des représentant, Karim Ghellab.


M. Ghellab, qui s'exprimait lors d'une conférence sur "l'Europe et Printemps arabe" organisée, jeudi, à Bruxelles par la BEI et le think tank "Les Amis de l'Europe", a indiqué que dans le contexte des changements profonds que connait le Monde arabe suite aux mouvements de protestation appelant à plus de liberté et de démocratie, le Maroc écrit sereinement une nouvelle page de son histoire, mais dans une réalité différente à celle d'autres pays de la région où des révolutions ont eu lieu et où des conflits armés se sont éclatés.


Présentant les principaux éléments qui font "l'exception marocaine", M. Ghellab a souligné que le Maroc a des spécificités qui sont dues à des choix stratégiques opérés très tôt dans son Histoire et qui se sont révélés justes ainsi qu'à un ensemble de réformes politiques qui ont été conduites depuis une vingtaine d'années et qui ont fait que le Maroc a su anticiper ses besoins de changements.

 

Il a précisé, à ce propos, que le Royaume a opté dès son indépendance pour le multipartisme politique alors que d'autres pays lui préfèrent le parti unique. Le Maroc a veillé aussi à l'instauration des libertés individuelles, collectives et syndicales ainsi qu'à la mise en œuvre, à partir des années 90, d'une série de réformes concernant les droits de l'Homme et annonciatrices de changements politiques profonds qui prennent tout leur sens en 1998 avec la montée, à la tête de gouvernement, de l'opposition de gauche.


Cet élan réformateur, a-t-il ajouté, s'est poursuivi avec l'avènement de SM le Roi Mohammed VI qui a conforté les choix démocratiques et de défense des droits humains en engageant un ensemble de réformes qui ont été couronnées par une nouvelle Constitution en juillet 2011 et la tenue d'élections législatives libres et transparentes en novembre de la même année. Ce scrutin s'est soldés par la victoire du PJD, principal parti d'opposition, a-t-il fait observer.


Ce parcours sans pareil dans le Monde arabe montre la maturation progressive du processus démocratique sur une cinquantaine d'années, avec des accélérations plus récentes, qui en font un processus authentique et réel, a-t-il soutenu.


Le président de la Chambre des représentants a, en outre, insisté sur le fait que les changements politiques qu'a connus le Maroc ont été opérés à l'intérieur des institutions démocratiques, et en particulier au Parlement, et non pas dans la rue et par la violence, relevant que cela dénote de la capacité des institutions à réguler et à supporter démocratiquement les évolutions politiques au Maroc.


Les travaux de cette conférence se sont articulés autour de trois panels. Les participants au premier panel dont Mohamed El Baradei, chef de la coalition nationale égyptienne du changement, Philippe de Fontaine Vive Curtaz, vice-président de la BEI, ont abordé le double défi auquel sont confrontés les dirigeants arabes celui qui consiste à répondre à la pression populaire pour l'instauration d'une gouvernance démocratique et plus responsable, et mettre en œuvre des réformes profondes pour ouvrir leurs marchés et rendre leurs économies plus concurrentielles.


Le deuxième panel où est intervenu M. Ghellab aux côtés de l'ancien président du Parlement européen Jerzy Buzek, a planché sur la meilleure manière pour l'UE de procéder en vue de nouer un dialogue avec les mouvements islamistes dans la région.


Les intervenants au troisième panel, notamment Karel de Gucht, commissaire européen au commerce et Dov Zerah, directeur général de l'Agence française de développement (AFD), ont débattu des moyens de développer le secteur privé dans le Monde arabe et d'amener les entreprises européennes à y investir plus.

(MAP)