Les présidents des Chambres des représentants et des conseillers, Karim Ghellab et Mohamed Cheikh Biadillah, ont eu jeudi à Lisbonne des entretiens avec le vice-premier ministre portugais Paulo Portas et la présidente du Parlement Assunçao Esteves axés notamment sur les moyens de développer la coopération dans différents domaines.
Ces entretiens ont été l'occasion de passer en revue les relations d'amitié et de bon voisinage entre le Maroc et le Portugal, ainsi que d'entraide mutuelle sur nombre de questions qu'elles soient d'ordre économique ou géostratégique, a affirmé M. Ghellab dans une déclaration à la MAP à l'issue de ces entrevues qui se sont déroulées en présence de l'Ambassadeur du Maroc au Portugal, Karima Benyaich.
Tout en se félicitant de l'excellence de ces relations, M. Ghellab a indiqué que ces entrevues ont permis de mettre en avant la proximité culturelle et géographique, laquelle doit d'être fructifiée et mise à profit aussi bien sur le plan économique que politique.
Les discussions avec M. Portas, a poursuivi le président de la Chambre des représentants, ont porté également sur la nécessité de dynamiser le groupe d'impulsion économique entre les deux pays afin qu'il puisse agir de manière plus efficace pour accompagner le développement économique des deux pays.
S'agissant de la question de l'intégrité territoriale, le Portugal soutient la position marocaine et l'unité territoriale du Maroc, a dit M. Ghellab, ajoutant que ces entretiens ont permis de souligner toute l'importance de la position marocaine pour résoudre ce conflit artificiel qui permettra de renforcer la sécurité et la paix dans la région.
"Aujourd'hui, nos partenaires portugais qui sont très conscients de la nécessité de renforcer la stabilité, considèrent le Maroc comme un pays stable" et qu'il convient de renforcer la stabilité en l'aidant au règlement international de ce conflit artificiel notamment pour éviter son prolongement dans la région du Sahel, a-t-il dit.
La stabilité de la région sahélo-saharienne et la stabilité du Maroc sont intimement liées à la stabilité de tout le Maghreb ainsi que celle de l'Europe et du Portugal, et c'est dans cette logique que les Portugais défendent la question de l'intégrité territoriale du Maroc dans le respect des efforts déployés au niveau de l'ONU qui visent à trouver une solution politique et négociée à ce conflit, a ajouté M. Ghellab.
Sur le plan parlementaire, il a été convenu lors de la rencontre avec la présidente du parlement, d'activer les outils de coopération bilatérale et dynamiser notamment le groupe d'amitié parlementaire qui devra procéder à un échange de visites, a en outre indiqué M. Ghellab affirmant qu'une invitation a été adressée à Mme Esteves en vue de se rendre au Maroc dans le souci de renforcer davantage cette coopération.
La mobilité, liée aux questions d'immigration qu'elle soit régulière ou irrégulière a été également au menu de ces entretiens, a-t-il ajouté, relevant dans ce sens que le discours royal du 6 novembre rappelle l'importance de la stratégie demandée au gouvernement et la nécessité de la voir définie rapidement et faire l'objet d'un dialogue avec les instances en particulier européennes.
Dans ce sens, le binôme Maroc-Portugal et notamment à travers le Parlement peut être un espace d'échange et de production d'idées novatrices permettant d'améliorer les conditions de circulation des citoyens du bassin méditerranéen du Sud vers le Nord et vice-versa, a assuré M. Ghellab.
Dans une déclaration similaire, M. Biadillah a indiqué que ces entrevues ont permis d'évoquer des sujets d'intérêt commun particulièrement le renforcement de la coopération entre les deux parlements, l'échange d'expériences, ainsi que les problèmes de l'heure, tels l'immigration clandestine et le nouveau programme que le Maroc vient d'entamer pour sécuriser les intérêts des immigrants subsahariens, conformément aux hautes orientations de SM Le Roi dans son discours du 6 novembre.
Ces discussions, a-t-il ajouté, ont également porté sur la mobilité avec l'Europe en général et l'importance du Maroc en tant que plate-forme extraordinaire pour l'Europe, l'Afrique et le Moyen Orient.
Les entretiens ont de même été l'occasion d'aborder le savoir faire marocain dans certains domaines, la coopération en matière industrielle, agricole ainsi que dans les domaines de la recherche et l'enseignement, a dit M. Biadillah, qui a assuré avoir perçu chez ses interlocuteurs une volonté d'intensifier les relations entre les deux pays, ajoutant qu'ils sont également sensibles quant à la coopération sud-sud dans laquelle est engagé le Maroc.
Ces entretiens ont également permis d'aborder la question de l'intégrité territoriale, a indiqué le président de la Chambre des conseillers, ajoutant par ailleurs que ses interlocuteurs ont été très sensibles à la place qu'occupe actuellement le Maroc dans la région.
Le Maroc est un cas spécifique, a-t-il dit, soulignant avoir évoqué les réformes démocratiques profondes initiées depuis plus d'une décennie sous l'impulsion de SM le Roi Mohammed VI, qui ont été couronnées par l'adoption de la Nouvelle Constitution ainsi que les avancées remarquables apportées par la Loi Fondamentale.
MM. Ghellab et Biadillah prendront part vendredi à une Conférence parlementaire avec la participation des pays du sud de la Méditerranée et des Etats membres du Conseil de l'Europe.
Le rôle des institutions représentatives dans les changements politiques en Méditerranée du sud et au Proche-Orient sera au centre de cette Conférence organisée par l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), avec le soutien de l'Union européenne.
Les travaux porteront notamment sur les défis de la transition et les expériences nationales, le partenariat pour la démocratie auprès de l'APCE en tant que plateforme de coopération interparlementaire et la contribution de la Commission de Venise du Conseil de l'Europe aux réformes constitutionnelles et juridiques.
Le Parlement marocain a obtenu en juin 2011 le statut de "partenaire pour la démocratie" de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.
(MAP)