Le président de la Chambre des représentants, M. Karim Ghellab a présenté vendredi à Lisbonne l'expérience démocratique du Maroc et ses fondements ainsi que les avancées significatives apportées par la Constitution.
Le Maroc, sous la conduite éclairée de SM. le Roi Mohammed VI, a opté pour une "révolution tranquille" en harmonie avec les aspirations des citoyens à travers une série de réformes audacieuses et profondes, a indiqué M. Ghellab lors d'une conférence organisée par la Commission des questions politiques et de la démocratie de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) sur "Les changements politiques en méditerranée du sud et au Proche-Orient : le rôle des institutions représentatives".
Tout en rappelant que le Royaume a opté dès son indépendance pour le multipartisme politique, il a souligné que l'élan réformateur s'est poursuivi avec l'avènement du règne de SM le Roi Mohammed VI qui a conforté les choix démocratiques et de défense des droits humains.
Plusieurs chantiers de réformes sur la voie de l'édification démocratique ont été lancés par SM. le Roi depuis Son accession au Trône, a ajouté M. Ghellab citant, entre autres, l'expérience de l'Instance équité et réconciliation (IER) et le code de la famille qui accorde une place de choix à la femme.
Cette capacité d'anticipation des réformes dont le Maroc a fait montre avec spontanéité et loin de toute pression, plusieurs années avant le Printemps arabe, lui a permis de surmonter cette étape en préservant sa stabilité et en accélérant les réformes qui ont été couronnées par une nouvelle Constitution en juillet 2011.
Il a, dans ce sens, rappelé que la Loi Fondamentale renforce le rôle et les attributions du parlement et garantit le principe de séparation des pouvoirs.
Le parlement marocain a obtenu en juin 2011 le statut de "partenaire pour la démocratie" de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.
M. Ghellab a également présenté la stratégie de la Chambre des Représentants, en l'occurrence le plan stratégique pour la qualification et le développement de l'action parlementaire, notant à ce propos que cette stratégie est soutenue par l'Union européenne à travers le programme SIGMA et par l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.
Ce plan constitue la feuille de route des réformes au sein du Parlement pour qu'il soit au niveau des engagements constitutionnels, a assuré le président de la Chambre des représentants.
S'agissant de l'évaluation du partenariat, M. Ghellab a tenu à expliquer aux partenaires européens que le Maroc, en s'engageant dans ce partenariat, s'ouvre complètement et s'expose d'une manière totalement transparente à la critique de ses partenaires dans un esprit d'amitié et de responsabilité.
Malheureusement, a-t-il déploré, il parait que de temps en temps cette transparence dans laquelle s'installe le Maroc est exploitée parfois par un certain nombre d'acteurs ou de parties qui ont des agendas cachés pour porter atteinte aux intérêts du Maroc de manière tendancieuse et en dépit de la qualité des réformes engagées.
M. Ghellab a de même attiré l'attention des partenaires européens que ce parasitage peut présenter des dangers d'où la nécessité de protéger ce partenariat contre ce genre de pratiques.
Outre le président de la Chambre des conseillers, Mohamed Cheikh Biadillah et Mohamed Yatim, premier vice-président de la chambre des représentants, des membres des deux chambres du parlement ont pris part à cette conférence notamment Mohamed Mehdi Bensaid, Ali Salem Chegaf , Mohamed Ameur et Abdelkbir Berkia.
Les parlementaires marocains ont à cette occasion mis en relief notamment l'expérience démocratique du Maroc, les profondes réformes politiques engagées au Royaume et les avancées remarquables apportées par la Constitution, ainsi que d'autres sujets tels l'importance de l'intégration maghrébine et la situation dans le Monde arabe notamment en Tunisie et en Egypte.
Ont notamment pris part à cette rencontre la Présidente du Parlement portugais, Assunç?o Esteves, et le Président de l'APCE, Jean-Claude Mignon, qui a souligné l'importance du partenariat avec certains pays dont le Maroc, partenaire pour la Démocratie de l'APCE.
M. Mignon a en outre insisté sur le rôle clé des élus qui doivent avoir la capacité d'anticipation des événements et leur gestion sans excès, tout en soulignant la nécessité de comprendre les réalités des voisins du sud et du Proche Orient, d'adapter la politique à ces réalités et de sensibiliser les Etats membres de l'Organisation sur la situation au sud de la Méditerranée.
Le rôle des institutions représentatives dans les changements politiques en méditerranée du sud et au Proche-Orient a été au centre de cette Conférence organisée par l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, avec le soutien de l'Union européenne.
Les sessions de travaux ont porté notamment sur les défis de la transition et les expériences nationales, le partenariat pour la démocratie auprès de l'APCE en tant que plateforme de coopération interparlementaire et la contribution de la Commission de Venise du Conseil de l'Europe aux réformes constitutionnelles et juridiques.
Cette Conférence a été précédée par le Forum de Lisbonne 2013, tenu les 6 et 7 novembre, avec la participation du Maroc autour du thème "valoriser la société civile comme acteur de gouvernance : Perspectives pour le Sud de la Méditerranée". Les deux événements sont organisés dans le cadre du programme conjoint Conseil de l'Europe/UE "Renforcer la réforme démocratique dans les pays du voisinage méridional (Programme Sud)".
(MAP)