Le président de la Chambre des représentants, Karim Ghellab a tenu, lundi à Bruxelles, une séance d'échange de points de vue avec les membres de la Commission des Affaires étrangères au Parlement européen, axée notamment sur la question du Sahara et les réformes mises en œuvre par le Maroc sur la voie de la consolidation de la démocratie et de l'Etat de droit.
M. Ghellab a évoqué à cet égard l'adoption en juillet de 2011 par référendum d'une nouvelle Loi fondamentale qui instaure une réelle séparation et un véritable équilibre des pouvoirs et notamment l'indépendance de la Justice.
La nouvelle Constitution, a-t-il indiqué, élargit fortement les attributions du gouvernement et renforce les prérogatives du Parlement tant sur le plan législatif que dans sa fonction de contrôle de l'action gouvernementale.
Après l'adoption de la Constitution, des élections législatives anticipées ont été organisées et ont abouti à une alternance par les urnes après la victoire du principal parti d'opposition (Parti de la justice et du développement/PJD), dont le secrétaire général a été désigné chef de gouvernement, a-t-il ajouté.
Concernant les droits de l'Homme, M. Ghellab a fait état de l'élargissement du champ des libertés publiques et privées à travers l'adoption de plusieurs mécanismes institutionnels et politiques, relevant que les actions engagées dans ce domaine font que les choix relatifs à la protection des libertés et des droits humains ainsi qu'à la promotion d'une société ouverte, tolérante et acceptant la diversité de ses constituants, sont irréversibles.
Pour ce qui est de la question du Sahara, le président de la Chambre des représentants a rappelé que le Maroc, dont la souveraineté sur ce territoire est fondée sur la légitimité historique et juridique, œuvre sérieusement pour trouver une solution à ce différend qui menace la stabilité aussi bien de la région du Sahara que du Sahel.
Le Maroc est tout à fait conscient que le règlement rapide de cette question est maintenant plus important que jamais compte tenu des menaces sécuritaires que pose la zone sahélo-saharienne non seulement pour la région mais aussi pour l'Europe, a affirmé M. Ghellab, faisant observer que le Maroc a proposé une solution de compris qui satisfasse toutes les parties concernées, à savoir l'initiative d'autonomie des provinces du Sud sous la souveraineté du Maroc.
Il a également réitéré l'engagement du Royaume à négocier de bonne foi avec réalisme et esprit de compromis, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, en vue de parvenir à une solution politique définitive et mutuellement acceptable.
M. Ghellab a abordé aussi avec les eurodéputés la situation économique et sociale au Maroc et le développement du partenariat Maroc-Union européenne, notant que sa présence devant la Commission des Affaires étrangères du Parlement européen concrétise la volonté du Royaume d'échanger, de s'écouter et de se comprendre davantage en vue de développer ce partenariat.
Dans une déclaration à la presse à l'issue de cette réunion, M. Ghellab a indiqué que "le Parlement européen est une institution extrêmement importante à travers laquelle passent l'ensemble des accords conclus entre la Commission européenne et le Maroc, d'où l'intérêt de renforcer les liens avec les eurodéputés et leur expliquer tous les éléments de développement de la politique marocaine, celle notamment de la question de l'intégrité territoriale".
Cette rencontre fait suite aux réunions et aux entretiens qu'a eus M. Ghellab en juin dernier avec nombre de chefs de groupes au Parlement européens axés notamment sur le développement des relations bilatérales à travers les institutions parlementaires du Maroc et de l'UE.
Elle s'inscrit dans le cadre de la volonté du Parlement marocain de tisser des liens continus et pérennes et d'assoir les bases d'une coopération durable et professionnelle avec l'institution parlementaire de l'Union européenne, a-t-il dit.
(MAP)