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M. Ghellab prend part au lancement officiel du "Dialogue national sur les nouvelles prérogatives constitutionnelles de la Société civile"

 


Le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane a procédé, mercredi à Rabat, au lancement officiel du "Dialogue national sur les nouvelles prérogatives constitutionnelles de la Société civile", qui ambitionne de consacrer les principes de la démocratie participative, d'élaborer une charte éthique nationale en la matière et d'élargir la participation des composantes de la société civile à la mise en oeuvre et l'évaluation des politiques publiques.


A l'occasion de cette rencontre, qui s'est déroulée en présence des présidents des deux chambres du Parlement, de membres du gouvernement, de parlementaires, de représentants d'organisations internationales partenaires, d'académiciens et de représentants des médias, il a été procédé à l'installation des membres de la commission du dialogue national sur la Société civile, dont la présidence a été confiée à M. Ismail Alaoui, avec comme membres des représentants de départements gouvernementaux et de la société civile.


La nouvelle Constitution a reconnu la société civile en tant que nouvel acteur, et ce à travers des dispositions qui lui accordent le droit à l'initiative législative par le biais de motions (article 14), l'initiative du contrôle par le biais de pétitions (article 15), et la contribution à l'élaboration, la mise en œuvre et l'évaluation des politiques publiques (article 12), a indiqué M. Benkirane dans une allocution à cette occasion.


Les Hautes orientations royales, notamment le discours royal de 9 mars 2011 ont insisté sur l'attention particulière qui doit être accordée à la société civile, en lui permettant juridiquement et au moyen de toutes les formes de partenariat et de contractualisation de contribuer au développement global du pays et d'œuvrer au service de ses causes justes sur la scène internationale, a-t-il dit, rappelant les engagements contractés par le gouvernement dans le cadre de son programme, à savoir la promotion de la société civile dans la gestion de la chose publique.


M. Benkirane a réitéré la détermination du gouvernement à travers cette rencontre de dialogue, à adopter une approche concertée avec les citoyens dans la mise en ouvre des dispositions de la Constitution et la mise en place des reformes qualitatives en vue de bâtir l'édifice démocratique, promouvoir la gouvernance de la chose publique, veiller à l'élargissement du champ de la contribution des citoyens au service de la patrie et leur permettre de profiter équitablement et légitimement du fruit de la croissance.


Le Chef du gouvernement a incité les associations et les ONG à "participer pleinement à l'instauration d'une nouvelle culture coopérative et solidaire basée sur l'élargissement du champ de la participation dans la gestion de la chose publique, par le biais de la formation, la promotion des capacités et des compétences et l'amélioration de l'action gouvernementale. L'objectif est d'ériger les associations en acteurs du développement et pépinières de l'éducation aux valeurs de patriotisme, de démocratie, de transparence, de dialogue et de respect du pluralisme et à la gestion des différences en empruntant les voies civilisées".


Le président de la Chambre des représentants, Karim Ghellab, a mis l'accent, quant à lui, sur l'institutionnalisation de la relation avec la société civile, devenue partenaire dans les domaines de la législation, de la gestion de la chose publique, le contrôle et l'évaluation des politiques publiques conformément à une orientation, sous-tendue non seulement par l'impératif de mise en œuvre des dispositions de la Constitution mais qui répond aussi à la volonté de la société et sa vitalité croissante dans l'accompagnement et l'implication dans le gestion de la chose publique.


L'ère où le citoyen était un simple récipiendaire silencieux ou un chiffre électoral est désormais révolue, a-t-indiqué.


M. Ghellab a annoncé, dans la foulée, la constitution d'un forum des jeunes parlementaires, à côté du parlement de l'enfant, à qui incombera la tâche d'inciter les citoyens à jouer des rôles allant de pair avec les nouvelles mutations, pour institutionnaliser la relation parlement/société civile dans les domaines de la législation, du contrôle et de la diplomatie parlementaire. Cette initiative vise également à permettre au citoyen d'exprimer ses vues et opinions " sans pour autant affecter les prérogatives dévolues aux institutions ayant une représentativité légitime".


Pour sa part, le président de la Chambre des conseillers, Mohammed Cheikh Biadillah, s'est arrêté sur les spécificités et la notion de société civile, considérée pendant longtemps comme synonyme de société politique, avant que cette notion ne prenne une signification, démarquée de l'Etat, désignant, selon certains penseurs, l'ensemble des relations d'échange, de consommation et des intérêts réciproques entre des individus dans un tissu social donné.


M Biadillah s'est intéressé par la suite aux rôles de la société civile qui, selon lui, se résument en cinq fonctions :"exprimer les sentiments et les attentes des citoyens", "encadrer, rassembler et diriger le public", "exercer un contre-pouvoir pour influencer le pouvoir", "dépasser les systèmes traditionnels pour atteindre une forme de rassemblement humain régi par une logique associative" et "contribuer à façonner l'opinion publique".


La société civile au Maroc a accumulé une large expérience dans beaucoup de domaines et a pu, malgré les contraintes juridiques et la faiblesse des ressources, élaborer des approches et capitaliser des expériences qui ont en fait un partenaire sérieux des instances élues, des autorités publiques et des institutions internationales, a-t-il ajouté, faisant observer que "le renforcement de la présence et de l'efficacité de la société civile marocaine(...) passe par la consolidation de sa vocation institutionnelle".

(MAP)