Le président de la Chambre des Représentants, Habib El Malki a plaidé, mercredi à Bruxelles, pour la création d’un groupement intermédiaire qui regroupe les pays des rives nord et sud de la partie occidentale de la Méditerranée.
Cet espace donnera un nouveau souffle à l’Europe et une nouvelle dynamique au partenariat euro-méditerranéen, a affirmé M. El Malki qui animait une conférence à la Chambre des Représentants du Parlement fédéral Belge sur le thème «le regard du Maroc sur les relations euro-méditerranéennes».
Ce groupement qui est de nature à inscrire l’action de l’Europe dans une nouvelle dynamique Nord-Sud portée par une vision tournée vers l’avenir, permettra d’apporter les meilleures réponses aux défis auxquels fait face la région, en matière notamment de sécurité, de flux migratoires, de développement économique et de l’environnement.
Pour M. El Malki, il faut que l’Europe redéfinisse une nouvelle politique méditerranéenne et réfléchisse à une alternative viable à la politique de voisinage "qui a profité jusqu’à présent, pour de multiples raisons, de manière plus importante aux pays de l’Est au détriment des pays de la rive sud de la Méditerranée".
Ce rééquilibrage entre l’Est et le sud s’avère nécessaire pour faire face à la nouvelle donne socio-économique dans la région, à la multiplication des conflits et à la montée du terrorisme, car, a expliqué M. El Malki, "ce qui se passe au sud détermine très largement et de plus en plus le rythme d’évolution des choses en Europe dans une interaction extrêmement importante".
La création de ce groupement intermédiaire, a-t-il poursuivi, permettra également à l’Europe de réparer la panne de sa construction politique et de jeter les bases d’un espace euro méditerranéen de sécurité, de stabilité et de prospérité partagée. M. El Malki a souligné à cet égard le rôle des Parlements dans ce processus, annonçant la réflexion qui anime le Maroc d’initier un sommet parlementaire tripartite "Europe-Afrique-Monde arabe" qui se veut un cadre d’échange de vues sur les préoccupations communes et un espace de réflexion aux solutions idoines aux problématiques des flux migratoires, de la sécurité, de transfert des technologies, de la culture, du développement économique et de l’environnement.
Ce sommet tripartite, a-t-il ajouté, "sera une tribune pour porter la voix des élus des peuples et pour réhabiliter le rôle des parlements dans la réflexion globale sur les problématiques qui nous interpellent aujourd'hui".
M. El Malki a, par ailleurs, estimé que la résolution du conflit israélo-palestinien sur la base de la solution de deux États est un élément clé de la stabilité en Méditerrané. "Sans solution au problème israélo-palestinien sur la base des résolutions de l'ONU et la solution de deux États, la Méditerranée restera minée par les conflits", a-t-il conclu. Cette séance académique au Parlement fédéral s'est déroulée en présence du président de la Chambre des Représentants de Belgique Siegfried Bracke, de l'ambassadeur du Maroc en Belgique et au Grand Duché du Luxembourg, Mohamed Ameur, du président du groupe d'amitié parlementaire maroco-belge André Frédéric, de plusieurs députés de différents partis, d'acteurs politiques belges et de membres de la communauté marocaine.
(MAP)