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Les institutions représentatives ont un rôle majeur à jouer dans le Printemps arabe (conférence)

Les institutions représentatives, telles que les parlements et les assemblées constituantes, ont un rôle majeur à jouer dans le processus de transformation lancé par le Printemps arabe, a affirmé, vendredi à Lisbonne, le vice-président de la Commission des questions politiques et de la démocratie de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), Joao B. Mota Amaral.

  

"Les institutions représentatives doivent être les acteurs du changement, tout en garantissant le respect de l'intérêt général", a souligné Mota Amaral, ancien président du parlement portugais, en résumant les interventions de la Conférence sur "Les changements politiques en méditerranée du sud et au Proche-Orient : le rôle des institutions représentatives", organisée par la Commission des questions politiques et de la démocratie de l'APCE.

  

En 2011, des mouvements populaires de masse, en Tunisie et en Egypte, ont déclenché le processus de transformation politique désormais connu sous le nom de "Printemps arabe", a-t-il dit, ajoutant que les populations de plusieurs pays ont manifesté pour la liberté, la dignité et l'égalité, et protesté contre l'injustice sociale et les persécutions politiques, et contre un régime corrompu et oppressif.

  

Elles ont exprimé clairement leur volonté de jouir des libertés fondamentales et d'être associées aux décisions déterminantes pour leur avenir. En d'autres termes, elles ont montré qu'elles voulaient que leurs pays se transforment en démocraties, a-t-il dit.

  

Ce processus qui a pris des formes variées, a été plus ou moins anticipé par les autorités et a donné des résultats différents, mais il s'est étendu à la quasi-totalité des pays du sud de la Méditerranée et du Proche-Orient, ou du moins a eu une influence sur toute cette région, a indiqué Mota Amaral.

  

"L'APCE a salué cette évolution avec enthousiasme et proposé son aide, qui peut notamment prendre la forme d'un statut de partenaire pour la démocratie accordé aux parlements des démocraties émergentes de la région", a-t-il dit, ajoutant qu'elle joue aussi le rôle de pont entre les pays en transition et l'organe expert du Conseil de l'Europe sur les réformes constitutionnelles et juridiques, la Commission de Venise.

  

Cependant, les changements ne se font pas en un jour et demandent beaucoup de travail, a-t-il ajouté, notant que la volonté que le peuple a exprimée dans les rues et sur les places doit maintenant se traduire par des instruments juridiques, au moyen d'un processus démocratique et d'institutions légitimes.

  

Il a, à cet égard, souligné que les institutions représentatives, telles que les parlements et les assemblées constituantes, ont un rôle majeur à jouer dans ce processus de transformation. Piliers du pouvoir démocratique, elles forment le cadre optimal pour transformer la volonté du peuple en décisions politiques, a-t-il fait valoir.

  

Il est du devoir des personnalités politiques et des institutions de ne pas décevoir les attentes des populations, car dans le cas contraire, elles seront balayées par de nouvelles vagues de protestations, qui pourraient dégénérer et aboutir à des actes de terrorisme, à des violences et à des guerres, a-t-il mis en garde, affirmant que "Nous ne pouvons pas courir le risque que de tels événements se produisent à nouveau".

  

Pour Mota Amaral, la guerre civile en Syrie depuis plus de 2 ans et demi, et toutes ses conséquences humanitaires dévastatrices à la fois dans le pays et dans les pays voisins, est l'illustration tragique de la façon dont les choses peuvent mal tourner si les politiciens déçoivent les attentes des populations.

  

"On n'a jamais fini de bâtir une démocratie. C'est une œuvre qui reste toujours inachevée, que ce soit en Europe, au sud de la Méditerranée ou ailleurs", a-t-il noté, soulignant que c'est "un long chemin semé d'embûches et nous avons de meilleures chances de les éviter si nous progressons ensemble et si nous pouvons nous inspirer de l'expérience de nos amis".

  

L'Assemblée souhaite vivement poursuivre le dialogue avec nos collègues des régions voisines et elle est prête à continuer de partager notre expérience", a conclu Mota Amaral.

  

Organisée avec le soutien de l'Union européenne, cette conférence a été marquée par la participation des présidents des deux chambres du parlement MM. Karim Ghellab et Mohamed Cheikh Biadillah et du Président de l'APCE, Jean-Claude Mignon.

  

Ont également pris part à cette conférence, le vice-président de la Chambre des représentants Mohamed Yatim, et plusieurs membres des deux chambres du parlement notamment Mohamed Mehdi Bensaid, Ali Salem Chegaf, Mohamed Ameur et Abdelkbir Berkia.

  

Le parlement marocain a obtenu en juin 2011 le statut de "partenaire pour la démocratie" de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.

  

Les travaux ont porté notamment sur les défis de la transition et les expériences nationales, le partenariat pour la démocratie auprès de l'APCE en tant que plateforme de coopération interparlementaire et la contribution de la Commission de Venise du Conseil de l'Europe aux réformes constitutionnelles et juridiques.

  (MAP)