Le Maroc développe aujourd'hui l'un des modèles agricoles pionniers à l'échelle mondiale, a affirmé jeudi à Rabat le président de la Chambre des représentants, Habib El Malki.
S'exprimant en ouverture de la conférence internationale sur "les parlements et les enjeux de la sécurité alimentaire", placée sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, M. El Malki a souligné que la stratégie agricole du Royaume, grâce au plan "Maroc Vert", émerge comme un modèle à suivre en termes d'augmentation de la production.
Cette stratégie, a-t-il dit, tend vers l'augmentation de la valeur ajoutée agricole et l'approvisionnement optimal des marchés par un nombre varié de produits au niveau tant interne qu'externe, dans une perspective de développement durable.
Il a d'autre part relevé que le Maroc veille à une exploitation rationnelle et durable des ressources halieutiques de même qu'il répond à la demande de millions de consommateurs des produits de la mer.
Citant les chiffres de l'ONU, M. El Malki a indiqué qu'un quart de la population en Afrique subsaharienne souffre de la faim et que la sous-alimentation affecte plus de 130 millions de personnes. Pourtant, l'Afrique dispose d'un énorme potentiel en matière de développement de l'agriculture lui permettant de nourrir plus de la moitié de la population de la planète.
Il a rappelé dans ce contexte les initiatives du Royaume, dont en particulier celle visant l'adaptation de l'agriculture africaine aux changements climatiques lancée à la veille de la 22ème Conférence mondiale sur les changements climatiques (COP22) tenue à Marrakech.
Pour sa part, la présidente de l'Union interparlementaire (UIP), Gabriela Cuevas Barrón, a plaidé pour la promotion de la coopération Sud-Sud comme levier pour apporter des solutions aux problématiques liées à la sécurité alimentaire.
Elle a également appelé à des politiques tournées vers la lutte contre la sous-alimentation, fondées sur des législations protectrices de l'environnement et visant à traiter le phénomène de la faim à sa racine.
Même son de cloche chez le président de l'Union parlementaire arabe, Atef Tarawneh, pour qui la sécurité alimentaire se positionne au cœur des préoccupations au niveau arabe, alors que la région regorge de ressources naturelles et humaines lui permettant de se prendre en charge dans ce domaine.
Le président du Parlement panafricain, Roger Nkodo Dang, a de son côté salué les efforts déployés par la FAO notamment en termes d'accompagnement technique, soulignant que l'action de l'organisation devrait être axée sur la modernisation de l'agriculture dans l'optique de remédier à l'insécurité alimentaire.
Le défi à relever consister à favoriser le passage vers une agriculture à même de s'approprier les nouvelles techniques pour une plus grande rentabilité et une production diversifiée, a-t-il suggéré.
Initiée par la Chambre des conseillers et l'Association des sénats, choura et conseils équivalents d'Afrique et du monde arabe, cette conférence de deux jours organisée en partenariat avec l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a pour objectif d'enrichir le débat et de formuler des recommandations susceptibles d'ouvrir la voie à une action parlementaire commune.
L'accent est mis en outre sur les moyens de remédier aux graves pénuries de production alimentaire de sorte à adapter les exigences de la production alimentaire à la croissance démographique mondiale.
Il est également question d'identifier les obstacles qui se dressent devant la croissance en termes de production alimentaire, mais aussi d'adopter des mesures d'ordre législatif et politique afin de garantir l'accès à une alimentation équilibrée, saine et suffisante pour combattre la faim.
(MAP)