Aller au contenu principal

Coup d'envoi à Rabat des travaux de la 37-ème conférence de l'UPA

 

 

La 37ème Conférence de l'Union Parlementaire Africaine (UPA) a ouvert ses travaux, samedi à Rabat, en présence notamment du chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, du président de la Chambre des conseillers, Mohamed Cheikh Biadillah, de la présidente du comité exécutif de l'UPA et du secrétaire général de l'Union Interparlementaire.

  

Deux thèmes principaux ont été retenus pour cette 37-ème conférence: "la lutte des pays africains contre le terrorisme sous toutes ses formes à travers le renforcement des compétences nationales et la coopération internationale" et "la réalisation du développement durable dans toutes ses dimensions en faveur de la paix, la sécurité et le développement socio-économique dans les pays africains".

  

Intervenant à l'ouverture de cette conférence, placée sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, le président de la Chambre des représentants Rachid Talbi Alami a indiqué que le lien du Maroc avec le continent africain est dicté par une nécessité existentielle et reste un choix stratégique réfléchi et irréversible.

  

M. Talbi Alami a souligné que même après s'être retiré de l'Union africaine, le Maroc n'a pas rompu avec l'Afrique et ses causes mais était toujours présent et interactif, ajoutant que son sérieux et la transparence de ses positions, de ses choix et de ses engagements lui ont permis de maintenir le soutien de ses frères et amis à ses causes justes mais encore de convaincre d'autres pays africains de la pertinence de ses positions.

  

Le Maroc a également réussi à gagner la confiance des pays africains dans son expérience et son potentiel et expertise propres qu'il n'a pas hésité à partager avec ses frères et amis africains, a-t-il relevé.

  

Le Royaume, a-t-il ajouté, n'a épargné aucun effort pour rester en interaction continue avec les initiatives et les propositions de l'UPA, ajoutant que le Maroc, dans ses orientations africaines, ne mène pas une action transitoire ou tactique, mais il s'agit bien d'un choix stratégique et naturel et un devoir à remplir tout en restant attaché à ses racines géographiques et géopolitiques et à l'une de ses composantes ethniques.

  

Le président de la Chambre des représentants est revenu, dans ce cadre, sur les multiples initiatives et visites du Souverain dans plusieurs pays africains ainsi que sur les récentes actions du Royaume à leur égard notamment la régularisation de la situation des ressortissants de l'Afrique subsaharienne dans le Royaume, la formation des imams africains en faveur d'une culture de juste milieu et de paix pour contrer l'extrémisme et le terrorisme, outre l'accueil de milliers d'étudiants africains dans les universités, les écoles et les instituts avec des bourses marocaines de même que des cadres issus de ces pays.

  

Et de souligner que la lutte des pays africains contre le terrorisme sous toutes ses formes implique le renforcement des capacités nationales et une coopération internationale dans ce domaine de même que le développement durable et la lutte contre la pauvreté et la protection de la famille comme moyens pour éradiquer le terrorisme et venir à bout de ces causes matérielles.

  

La propagation du phénomène du terrorisme notamment en Afrique est devenue une préoccupation universelle, a souligné M. Talbi Alami, rappelant l'appel de hauts responsables de la communauté internationale à agir, avant qu'il ne soit trop tard, pour combattre ce fléau notamment sur le plan sécuritaire.

 

Le président de la Chambre des représentants a noté par ailleurs que les intérêts matériels des groupes terroristes et des bandes du crime organisé transcontinentales interfèrent à tel point que les images des assassinats barbares côtoient aujourd'hui les crimes liés au trafic des êtres humains, des ressources naturelles, de la drogue et des armes mais aussi le blanchiment d'argent et la piraterie maritime.

  

Le conseil de sécurité avait fait part en 2013 de son inquiétude face à "cette interconnexion criminelle continue", mettant l'accent sur la nécessité de coordonner les efforts sur tous les plans national, régional et international pour faire face à cette menace qui guette la paix et la stabilité en Afrique, a-t-il dit.

  

Le Maroc a vécu l'expérience du terrorisme et appréhendé ses dangers de près, a relevé M. Alami, ajoutant que les services de sécurité du Royaume ont réussi à y faire face.

  

Et de souligner que le Maroc a adhéré aux efforts africains, surtout au niveau du Grand Maghreb et du Sahel, en tant qu'acteur sécuritaire et politique central dont l'action est partie prenante de l'effort commun du continent africain, ajoutant que la lutte contre le terrorisme n'est pas tributaire du seul effort sécuritaire mais relève du niveau des réformes et du renouveau intellectuel, religieux et légal et de l'action commune régionale et internationale.

  

M. Talbi Alami n'a pas omis également de signaler que la mise en œuvre des grandes réformes et chantiers pour améliorer la situation économique et sociale et l'éradication de la pauvreté et de l'exclusion ouvrent une perspective efficace pour mettre fin à l'extrémisme et la violence, ajoutant que le Maroc a lancé en 2003, à l'initiative de SM le Roi Mohammed VI, l'INDH qui a mobilisé des budgets colossaux pour la création des emplois, la lutte contre la pauvreté et le développement de l'infrastructure dans le monde rural et les régions défavorisées.

  

Il a mis l'accent sur l'importance accordée par le Maroc à la coopération continentale, régionale et internationale en matière de lutte contre le terrorisme d'où son accueil de plusieurs congrès et forums à cet effet, ajoutant que le Royaume a accordé également un intérêt primordial au développement en Afrique.

  

Il a cité, dans ce cadre, l'expansion des institutions financières du pays et de ses sociétés et groupes économiques dans certains pays du continent notamment dans des secteurs comme l'agriculture, le transport, les télécommunications et les nouvelles technologies.

  

Pour sa part, la présidente du Comité exécutif de l'UPA et présidente de la Chambre des Députés du Rwanda, Donatille Mokabaliss, a tenu à féliciter le Maroc pour l'organisation de cette manifestation, soulignant l'importance des questions à l'ordre du jour à savoir la lutte contre le terrorisme et le développement durable.

  

Ces sujets sont étroitement liés en ce sens que le terrorisme constitue un frein au développement durable, a estimé Mme Mokabaliss, appelant à unir les efforts pour lutter contre le fléau du terrorisme, et partant agir de concert pour un développement durable.

  

Pour le secrétaire général de l'UIP, Martin Chungong, le Maroc a toujours affiché son intérêt pour les questions qui concernent l'Afrique, en témoigne les thèmes d'actualité de cette rencontre qui intéressent directement le citoyen africain, se félicitant par la même de l'intérêt porté à la participation féminine tant sur le plan politique qu'économique et l'égalité du genre.

  

Il a également appelé à faire face à toutes les formes de terrorisme et d'extrémisme dans le cadre d'actions communes.

  (MAP)