Aller au contenu principal

Allocution de M. Rachid Talbi El Alami, Président de la Chambre des Représentants, lors des travaux du Forum parlementaire Maroc-Communauté andine

Au Nom de Dieu, le Clément le Miséricordieux 

M. Enaam Mayara, Président de la Chambre des Conseillers,

M. Fidel Espinoza Sandoval, Président du Parlement andin,

Mesdames et messieurs les membres du Parlement andin,

Monsieur le Secrétaire général du Parlement andin,

Mesdames et messieurs,

Je suis ravi et honoré que nous puissions nous réunir aujourd'hui pour lancer une nouvelle ère de coopération parlementaire multilatérale, qui réunit le Parlement marocain d'une part et le Parlement andin d'autre part.

L'initiative de créer le Forum parlementaire Maroc-Communauté andine reflète expressément, non seulement, le développement des relations entre le Royaume du Maroc et le bloc des États andins, mais également notre volonté sans équivoque et sérieuse d'aller de l'avant dans le développement de nos partenariats, compte tenu des défis mondiaux importants auxquels nous faisons face, notamment en matière de sécurité, d'énergie, de changement climatique, de migration et d’autres.

Ce Forum sera sans doute l'occasion pour nous tous d'aborder de nombreuses questions afin de coordonner les législations, de consolider la coopération entre les États membres, de soutenir la démocratie participative et de renforcer l’évolution et le développement de nos peuples.

Monsieur le Président,

Mesdames et messieurs,

La création du Bloc économique andin dans les années 1960s a été motivée par la volonté d’accélérer la coordination, la libéralisation des échanges et la création d’une union douanière entre ses membres. À cet égard, l'accord de Carthagène de 1969 est un document de référence dans ce sens.

Sur cette base, nous aspirons au Royaume du Maroc à faire progresser les liens économiques qui nous unissent avec le Bloc andin et à développer notre statut de partenaire qualitatif aux niveaux africain et arabe avec votre communauté, étant donné que nous vivons aujourd'hui dans un monde où les frontières n'ont plus le même impact sur la circulation des biens, des services et des investissements, car lorsque la volonté est assez forte, les opérations d'intégration économique peuvent transcender toutes les frontières et les océans.

Nous sommes heureux aujourd'hui de renforcer ces relations avec les pays andins, et nous aurions aimé que notre région ait les mêmes opportunités et renforce les liens économiques et commerciaux avec les pays du Maghreb. Cependant, toutes les tentatives, y compris l'appel de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l'assiste, à ouvrir les frontières avec l'Algérie sœur, n'ont malheureusement trouvé que des dirigeants qui font la sourde oreille et qui s'obstinent à garder les frontières fermées face à la circulation des biens, des produits et des personnes. Cette approche nuit aux intérêts des peuples de toute la région et la prive de sa chance de développement, d'intégration et de complémentarité économique et sociale.

Aujourd'hui, les échanges commerciaux entre le Royaume du Maroc et les États andins sont encore faibles et en deçà du potentiel qu’ils offrent dans la réalité. Dans le même ordre d'idées, il convient de noter que la région andine comprend des économies prometteuses au niveau du continent américain, et que le Royaume du Maroc, de sa part, est l'une des économies les plus stables et actives dans son entourage régional et continental.

Cependant, nous jetons aujourd'hui ensemble les jalons d'un avenir proche caractérisé par des efforts conjoints pour soutenir les liens de coopération économique et commerciale, assurer les conditions de vie décente à nos peuples, et réaliser leur prospérité et leur croissance.

Le choix de la sécurité énergétique comme deuxième thème des discussions de ce Forum reflète les déséquilibres que nous connaissons en termes de taux d'approvisionnement en énergie et de production causés par l'instabilité qui touche plusieurs régions du monde.

Nous connaissons certainement tous les conséquences de cela en termes de hausse sans précédent des prix des carburants et des produits de base, ce qui a impacté le pouvoir d’achat des individus et provoqué l’augmentation de leur coût de vie et voire la dégradation des fondamentaux de la sécurité alimentaire de plusieurs populations des pays en développement et sous-développés.

À cet égard, la Communauté andine a acquis une expérience remarquable en matière de coordination et d'intégration énergétique entre ses États membres, qui a abouti à la création du Conseil des ministres de l'Énergie en 2003. Dans le même contexte, le Parlement andin a adopté des lois-cadres pour promouvoir plusieurs secteurs, dont le développement des énergies durables.

Dans ce même contexte, le Royaume du Maroc met volontiers son expérience pionnière en matière d'énergies renouvelables et propres à la disposition des pays andins. Une expérience qui vise à atteindre l’efficience et l'indépendance énergétique et à contribuer à la diminution des émissions de gaz à effet de serre. Dans ce même contexte, le Royaume du Maroc met volontiers son expérience pionnière en matière d'énergies renouvelables et propres à la disposition des pays andins. Une expérience qui vise à atteindre l’efficience et l'indépendance énergétique et à contribuer à la diminution des émissions de gaz à effet de serre. À cet effet, la stratégie énergétique du Royaume du Maroc a permis d'augmenter la part de l'électricité provenant des énergies renouvelables, tout en diminuant la dépendance aux énergies fossiles importées.

La transition énergétique du Royaume du Maroc ne reflète pas seulement l'orientation vers le développement de projets d'énergies renouvelables, mais vise également à réduire la quantité d'énergie consommée en rationalisant l'utilisation de l'énergie dans les bâtiments et les technologies.

Monsieur le Président,

Mesdames et messieurs,

Le débat qui nous réunit aujourd'hui démontre l'importance de créer des initiatives multilatérales comme celle que nous lançons aujourd'hui, dans le but d'échanger les expertises, de coordonner les positions et de consolider la concertation politique en vue de renforcer la communication et la solidarité entre nos pays.

Pour conclure, je tiens à vous exprimer ma grande admiration pour votre attachement et votre croyance en l'avenir des peuples andins. Je voudrais également saluer votre soutien aux expériences d'unité et d'intégration dans le monde et votre rejet des tendances à la séparation et à la division, qui ne serviront jamais une cause ni contribueront à résoudre les problématiques et les défis actuels auxquels nous sommes confrontés.

Je vous remercie de votre écoute attentive.