Le président de la Chambre des représentants, Karim Ghellab, a mis l'accent, lors de sa participation à la 128ème session de l'union interparlementaire à Quito (22-27 mars), sur la nécessité d'une révision en profondeur des politiques de développement afin d'inclure la dimension sociale et garantir la gouvernance démocratique lors de l'élaboration et la mise en œuvre de ces politiques.
"Cette révision est requise compte tenue des dangers et défis qui se dressent devant l'humanité au troisième millénaire ainsi que l'incapacité affichée par le système mondial à respecter ses engagements tels qu'exprimés par les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) (lutte contre la pauvreté, la faim, la maladie, l'analphabétisme, la détérioration de l'environnement et la discrimination à l'égard des femmes), a estimé M. Ghellab dans son allocution à l'occasion de l'assemblée générale traitant du thème: "De la croissance excessive à un développement contrôlé, nouvelles approches et solutions".
Lors de cette réunion marquée par la présence de 120 délégations parlementaires et 40 organisations internationales, le président de la Chambre des représentant a relevé que les politiques de développement se sont basées sur une approche économique, négligeant ainsi la dimension sociale, environnementale, ou celle mettant l'Homme au centre du développement.
Cette révision devrait également concerner les moyens mobilisés dans la mise en œuvre des politiques de développement, afin que celles-ci puissent répondre aux aspirations des peuples et dépasser les grands déséquilibres que connait le monde, a dit M. Ghellab.
Et d'ajouter qu'il est impératif de garantir la gouvernance démocratique dans le processus de préparation, d'exécution et d'évaluation des politiques de développement. Cela passe par des programmes et objectifs puisés d'une approche participative en mesure de répondre aux véritables préoccupations de la société, la définition des moyens et programmes d'exécution et de réalisation, et l'exhortation des gouvernements en charge de l'exécution à présenter les comptes via des règles et indices d'évaluation objectifs et précis.
A cet égard, M. Ghellab a rappelé le rôle qu'assume le parlementaire dans cette gouvernance, notant que seul un parlement disposant d'une légitimité populaire et d'une indépendance effective et relatant constamment les exigences des citoyens, est en mesure de conférer une dimension démocratique à une bonne gouvernance.
Dans le cadre de l'échange des expertises et l'initiation aux meilleurs pratiques au sujet de la place centrale qu'occupe le facteur humain dans les politiques de développement, le président de la chambre des représentants n'a pas manqué d'exposer aux participants à cette session l'expérience marocaine de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH), soulignant qu'elle représente une nouvelle stratégie dans le combat contre la pauvreté, l'exclusion et la précarité, à la faveur du partenariat établi entre l'Etat qui garantit les ressources financières, et les institutions de la société civile qui fixent les priorités et veillent à leur réalisation.
La délégation marocaine prenant part à cette session, composée également du président de la Chambre des conseillers, Mohamed Cheikh Biadillah, et de plusieurs conseillers et députés, a tenu des réunions bilatérales en marge des travaux de cette session.
(MAP)