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Tanger: Les parlements appelés à jouer un rôle central pour une mise en oeuvre effective des nouveaux ODD (rencontre)

Les participants à la réunion du Réseau des femmes parlementaires de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) ont souligné, jeudi à Tanger, que les parlements ont un rôle central à jouer pour une mise en oeuvre effective des nouveaux objectifs de développement durable (ODD), notamment en matière de promotion de l'égalité des sexes et de l'autonomisation des femmes.

Les intervenants lors d'une journée de réflexion autour des nouveaux ODD, organisée en marge de la réunion du Réseau des femmes parlementaires de l'APF, ont estimé que les parlements devront, dans l'exercice de leurs fonctions législative et de contrôle de l'action gouvernementale, adapter leurs cadres juridiques nationaux et leurs procédures internes aux 17 ODD, et ce afin de garantir une mise en oeuvre effective de ces nouveaux objectifs et une reddition de comptes efficace, notant qu'il sera du devoir des parlements également de mobiliser l'électorat autour de ces objectifs.

Les femmes parlementaires ont précisé que ce programme ambitieux, qui regroupe les deux composantes principales du développement, à savoir l'éradication de la pauvreté et le développement durable, a consacré un objectif à la question de l'égalité des sexes et de l'autonomisation des femmes, visant en particulier à mettre fin à toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, faire une place aux soins et travaux domestiques non rémunérés et les valoriser, garantir la participation entière et effective des femmes et leur accès en toute égalité aux fonctions de direction à tous les niveaux de décision et à entreprendre des réformes visant à donner aux femmes les mêmes droits aux ressources économiques.

S'exprimant à cette occasion, la représentante résidente adjointe du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) au Maroc, Ayshanie Labe, a souligné que cette journée de réflexion vise à permettre une connaissance du nouveau cadre de développement international relatif aux nouveaux ODD, partager des exemples de bonnes pratiques en relation avec la question de l'autonomisation économique des femmes et du travail domestique non rémunéré, et à favoriser la mobilisation des femmes parlementaires, afin qu'elles puissent relayer les informations concernant la mise en oeuvre des ODD au sein de leurs pays.

La responsable a, dans ce cadre, passé en revue les nouveaux ODD, adoptés en septembre 2015 en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, portant notamment sur des volets relatifs au respect de la dignité, la lutte contre la pauvreté et les inégalités, la garantie de l'accès de la population à la santé et au savoir, la protection de l'environnement, le développement des partenariats pour la réalisation des objectifs et à la promotion de la justice et de la prospérité, qui constituent, selon elle, un engagement global et une vision commune pour promouvoir davantage le développement humain en général.

Elle a ainsi salué les progrès significatifs réalisés par le Maroc en matière d'atteinte des objectifs du millénaire pour le développement (OMD), notant que le Royaume est appelé à intégrer ces nouveaux ODD dans ses plans de développement régionaux, dans le cadre de la mise en oeuvre de son chantier ambitieux de Régionalisation avancée, et ce afin de permettre à la population locale de bénéficier des projets de développement lancés.

"Le Maroc, qui abritera en novembre prochain la COP22, aura la responsabilité lourde de fédérer tous les Etats autour de la question de lutte contre le réchauffement climatique, un objectif qu'il est en mesure de mener à bien", a-t-elle dit.

Concernant la mise en oeuvre des nouveaux ODD, Mme Labe a assuré que la mobilisation des ressources de financement nécessaires et la mise en place des systèmes de suivi efficaces constituent les défis majeurs en la matière, exhortant les pays développés à adopter une approche de solidarité envers les pays moins avancés, afin de les soutenir dans leur processus de développement et d'édification démocratique.

Pour sa part, la présidente du Réseau, Lydienne Epoube, a indiqué que cette rencontre vise à réaffirmer l'importance du rôle des femmes parlementaires aux niveaux national et international dans le suivi de la mise en oeuvre des ODD et la mise en commun de leurs points de vue, contribuer au développement de liens entre des organisations internationales, la société civile et le réseau, à partager des bonnes pratiques législatives relatives à l'autonomisation économique et au travail domestique non rémunéré des femmes et à encourager l'adoption des dispositions législatives applicables en faveur de la promotion de l'égalité des sexes.

Cette réunion, organisée à l'initiative de la Chambre des Représentants, a été marquée par l'approbation des décisions prises lors de la réunion précédente du Réseau, tenue le 7 juillet dernier et le rapport sur les activités du Réseau entre juillet 2015 et février 2016, et l'examen des projets des rapports réalisés sur des sujets relatifs à la scolarisation des filles, l'alphabétisation des femmes adultes et à la discrimination contre les femmes.

Le Réseau s'est également penché sur l'étude d'un projet de rapport sur la participation des femmes et des filles dans le domaine scientifique, le rôle des techniques d'information et de communication dans l'éducation des filles, ainsi que sur une présentation sur les engagements internationaux dans le domaine de l'égalité des genres et les droits des femmes et un rapport du Réseau francophone pour l'égalité femme-homme.

Créé en 1967 au Luxembourg, le Réseau des femmes parlementaires est l'un des comités principaux de l'Assemblée parlementaire de la francophonie (APF). Le Maroc, ayant rejoint le Réseau en 1979, avait abrité précédemment l'une des sessions de l'APF.

(MAP)