Le président de la Chambre des représentants, Karim Ghellab a souligné, jeudi soir à Lisbonne, le rôle accru de la société civile dans la gouvernance et qui est devenue un acteur à part entière, relevant l'importance particulière qui lui est conférée par la Constitution.
La Constitution définit un ensemble de rôles pour la société civile et lui accorde une place très importante tels le droit des citoyens de présenter des pétitions, des propositions de loi, de participer dans le cadre des associations à la définition et l'évaluation des politiques publiques ainsi que le principe de la démocratie participative, a indiqué M. Ghellab qui intervenait à la clôture du Forum de Lisbonne 2013 organisé par le Centre Nord-Sud du Conseil de l'Europe, autour du thème "valoriser la société civile comme acteur de gouvernance : Perspectives pour le Sud de la Méditerranée".
Le Parlement joue et souhaite jouer un rôle central comme réceptacle des actions de la société civile pour les utiliser et les transférer ensuite au gouvernement pour passer à la logique exécutive et la logique des actions, a-t-il dit.
"Nous avons consacré un axe de notre stratégie de développement de l'action de la Chambre des représentants à la société civile et l'ouverture sur la société en général et aux citoyens, a-t-il ajouté, mais il s'agit de mettre en place des procédures simples et efficaces, qui rendent cette communication fluide et professionnelle entre la société civile et le gouvernement à travers le Parlement.
Il a dans ce sens rappelé que le Dahir des associations de 1958 stipule la liberté de création des associations qui s'inscrit dans la logique des libertés globales qui constituent un point fondamental de la structure démocratique et du système politique.
Il a de même souligné le rôle de la société civile qui a participé de manière extrêmement profonde dans la rédaction de la Constitution, notant que la communauté internationale souligne le niveau de développement de la société civile au Maroc.
Le nombre d'associations s'élève aujourd'hui à environ 100.000 contre 45.000 il y a quelques années, ce qui reflète une extension importante des libertés et dénote une forte mobilisation des citoyens à travers la société civile, s'est réjoui M. Ghellab.
Il a par ailleurs formulé le vœu de voir le Forum de Lisbonne dit Forum du nord-Sud mais qui ne se réunit que dans le nord, se tenir dans un pays du nord du sud, en l'occurrence le Maroc.
La tenue de ce Forum ou d'une autre initiative complémentaire devrait permettre de présenter les mêmes messages que nous présentons par nos discours et mobiliser la société civile dans une partie du monde qui connait une très grande vivacité sociale et politique, a fait valoir le président de la Chambre des représentants.
M. Ghellab devrait prendront part vendredi aux côtés du président de la Chambre des conseillers Mohamed Cheikh Biadillah à une Conférence parlementaire avec la participation des pays du sud de la Méditerranée et des Etats membres du Conseil de l'Europe.
Le rôle des institutions représentatives dans les changements politiques en Méditerranée du sud et au Proche-Orient sera au centre de cette Conférence organisée par l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), avec le soutien de l'Union européenne.
Les travaux porteront notamment sur les défis de la transition et les expériences nationales, le partenariat pour la démocratie auprès de l'APCE en tant que plateforme de coopération interparlementaire et la contribution de la Commission de Venise du Conseil de l'Europe aux réformes constitutionnelles et juridiques.
Les présidents des deux Chambres du Parlement ont eu jeudi des entretiens avec le vice-premier ministre portugais Paulo Portas et la présidente du Parlement Assunçao Esteves axés notamment sur les moyens de développer la coopération dans différents domaines.
(MAP)