Une délégation parlementaire marocaine a mis en avant, lundi à Helsinki, le rôle de la démocratie participative dans la consolidation de l’édifice institutionnel dans le Royaume au fil des années.
"La démocratie participative est devenue l'un des principaux piliers du processus de construction démocratique et institutionnelle au Maroc", a souligné M. Mustapha Mansouri, membre de la Chambre des représentants lors du Séminaire parlementaire annuel d’Helsinki.
Cette forme de gouvernance, consacrée dans la Constitution de 2011, a été mise en œuvre à la faveur de deux lois organiques, a expliqué M. Mansouri au cours d’un panel de discussion tenu dans le cadre de cet événement qui regroupe des membres d’institutions législatives et des leaders d'opinion des quatre coins du monde.
Selon l’ancien président de la Chambre des représentants, ces progrès sont le fruit d'un long processus de promotion de la présence de la société civile, qui représente désormais une force de proposition incontournable au Maroc.
"La Constitution de 2011 fait clairement référence au rôle de la société civile et à la démocratie participative à travers bon nombre de dispositions", a-t-il rappelé dans une allocution au nom de la délégation marocaine.
Le Royaume, a-t-il poursuivi, est déterminé à renforcer sa démocratie participative en accordant aux citoyens le droit de présenter des propositions en matière législative et des pétitions aux pouvoirs publics, notant que la première Chambre avait déjà adopté deux lois organiques garantissant ces droits.
"La Chambre des représentants procède actuellement à la modification de ses règles de procédure afin de les mettre en conformité avec la Constitution et les deux lois organiques susmentionnées", a-t-il dit.
M. Mansouri a indiqué que ces garanties juridiques et constitutionnelles offrent aux citoyens et à la société civile la possibilité de s'impliquer dans le processus démocratique participatif, sous le leadership de SM le Roi Mohammed VI.
Cette dynamique se déroule sur la base de la pluralité, de la liberté et du plein respect de l’égalité homme-femme et des prérogatives des institutions, a-t-il fait observer.
Il a dans le même contexte noté que les réformes profondes entreprises par le Maroc, sous la conduite de SM le Roi, ont fait du pays un modèle pour l’Afrique en matière de stabilité et de démocratie dans un contexte régional délicat.
De son côté, Hamid Kouskous, troisième vice-président de la Chambre des conseillers, a fait remarquer que la Constitution marocaine a répondu aux aspirations des différentes catégories sociales à la faveur de l’instauration de cadres institutionnels idoines à même de favoriser le dialogue et la démocratie participative.
"La deuxième Chambre du parlement établit une relation étroite avec les organisations de la société civile en organisant autant que possible diverses activités en tant qu'incubateur d'un débat pluraliste autour des questions sociales d’actualité", a-t-il souligné.
M. Kouskous a rappelé à ce propos que la Chambre des conseillers a organisé trois séminaires en la matière, l’objectif étant de développer des relations avec les acteurs de la société civile et ses mécanismes organisationnels et administratifs et répondre aux exigences légales dans ce domaine.
Il constate que la place de la Chambre, en tant qu’institution constitutionnelle représentant les collectivités territoriales, les syndicats et les organisations professionnelles, lui permet de se pencher sur des questions spécifiques portant sur la mise en œuvre du programme de développement durable au niveau national.
Sur la même lignée, Rachid El Meniari (Union marocaine du travail) a mis en exergue la singularité de l’expérience démocratique du Maroc, laquelle a largement contribué à l’émergence d’un modèle démocratique et de développement unique.
Il a mis l’accent en outre sur l'importance de la coopération parlementaire en matière de partage des expériences et des meilleures pratiques dans le domaine du suivi de la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD).
"De telles conférences internationales offrent l'occasion d'échanger des expertises dans la réalisation de l'Agenda 2030 pour le développement durable", a ajouté M. El Meniari.
Il a appelé également à accorder un intérêt particulier à l'Afrique et au Moyen-Orient, compte tenu de "la situation fragile de nombreux pays de la région" et des défis auxquels ils sont confrontés en termes de sécurité alimentaire, de pauvreté, de vulnérabilité et de lutte contre la faim.
Outre MM. Mansouri (Rassemblement constitutionnel), Kouskous (mouvement populaire) et El Meniari, la délégation est composée de Benshili Saadia (Union socialiste des forces populaires) de la Chambre des représentants, et d’Ahmed Touizi (Parti authenticité et modernité) de la Chambre des conseillers.
Initiée par le Programme de renforcement parlementaire de la Banque mondiale et le Parlement de Finlande, l’édition 2017 de cet événement est placée sous le thème: "Ensemble - Le rôle des parlements dans la création d'institutions efficaces, responsables et inclusives pour le développement durable".
Le séminaire, qui coïncide avec la célébration par le pays nordique du centenaire de son indépendance, permettra aux participants de partager les expériences et le savoir-faire en matière de développement de l’action parlementaire, selon les organisateurs.
Les institutions législatives ouvrent la voie aux citoyens pour qu’ils s'engagent dans le processus décisionnel et qu’ils poussent les gouvernements à rendre compte dans le cadre de la réalisation des ODD.
Trois jours durant, les participants discutent du rôle des parlementaires dans l’amélioration des mécanismes de surveillance afin qu'ils puissent mieux responsabiliser les autorités publiques pour mobiliser et utiliser les ressources dans l’ambition d’atteindre les objectifs de développement.
(MAP)