Le comité des femmes de l’Union africaine parlementaire (UPA) a annoncé, vendredi à Bissau, une véritable levée de boucliers contre toutes les formes de violences faites aux femmes et aux enfants dans le continent africain.
Lors d’une réunion organisée sous le thème "l’action parlementaire pour lutter efficacement contre les violences faites aux femmes et aux enfants", les parlementaires africaines ont dressé un réquisitoire des différentes formes de violations des droits des femmes et des enfants en Afrique, faisant part d’une série de recommandations visant à prévenir et à bannir ces violences qui ternissent l’image des sociétés africaines et entravent leur marche vers le progrès et le développement.
Dans leur rapport final, ces parlementaires préconisent, entre autres, le suivi de la mise en œuvre des textes de lois en faveur des femmes et des enfants, plaidant pour que les codes de la famille soient amendés en vue d’introduire des dispositions protégeant les femmes et les enfants contre toute forme de violence.
Elles recommandent également un cadre international, régional et national pour lutter contre les violences faites aux femmes et aux enfants tout en s’assurant que les engagements internationaux et régionaux pris par les pays africains en matière de protection des droits fondamentaux des femmes et des enfants soient mis en en œuvre au niveau national.
Lors de cette rencontre, organisée en marge de la 67e Session du Comité exécutif de l’UPA et de la 38ème Conférence des présidents d’Assemblées parlementaires nationales de l’Union, l’accent a été mis sur l’importance des rencontres parlementaires sur cette question afin d’attirer l’attention du public et d’évaluer les progrès réalisés en la matière.
Pour Mme Amina Maelainine, du groupe de la Justice et du Développement à la Chambre des Représentants et membre de la section des femmes parlementaires de l’UPA, les violences aux femmes et aux enfants est un "fléau dont pâtissent les sociétés africains sur fond de cumules économiques, sociales et politiques et dans le sillage de conflits armés dont les femmes et les enfants sont les principales victimes".
Dans une déclaration à la MAP à l’issue de cette rencontre, Mme Maelainine a indiqué que les recommandations importantes émanant de cette rencontre concernent notamment "la création de dynamiques législatives nouvelles pour que chaque parlement puisse élaborer des lois appropriées de lutte contre ces formes de violences".
"Les lois, à elles seules, n’étant pas suffisantes, la réunion de Bissau a insisté sur le rôle des parlements dans la création de mécanismes de suivi de la mise en œuvre des lois pour mettre fin au phénomène des violences contre les femmes et les enfants", a-t-elle dit.
S’agissant du Maroc, Mme Maelainine a fait état d’un avant-projet de loi sur les violences contre les femmes et d’un projet de loi sur la traite des être humains, dont les principales victimes sont les femmes et les enfants, qualifiant de "réussie" l’expérience marocaine sur le plan législatif.
(MAP).