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Le Conseil national des langues et de la culture marocaines, un mécanisme de protection du pluralisme linguistique et culturel du Royaume

Le Conseil national des langues et de la culture marocaines (CNLCM), dont la loi organique est en cours d'examen à la Chambre des représentants, constitue un mécanisme de protection du pluralisme linguistique et culturel dans la société marocaine.

La mise en place du CNLCM vise à réaliser un projet communautaire intégré basé, dans son volet culturel, sur l'homogénéité de ses composantes et sur la mise à profit de sa diversité et de sa richesse, de manière à permettre de relever les défis liés aux mutations socio-économiques et à l'impact de la mondialisation sur les pratiques culturelles et à améliorer la qualité et la rentabilité du système des langues et de la culture.

La création de cet organisme puise son référentiel de la Constitution de 2011, notamment l'article 5, qui prévoit la création d'un conseil chargé, entre autres, de protéger et de développer les deux langues nationales, l'arabe et l’amazigh, et les différentes expressions culturelles marocaines, en tant que patrimoine authentique et une source d’inspiration contemporaine. Elle se base également sur le Discours Royal à l'ouverture de l'année législative 2015-2016 (9 octobre 2015) et sur les conventions internationales ratifiées par le Maroc et consacrant les principes des droits culturels et linguistiques et la mise en place des mécanismes nécessaires à leur protection.

Le CNLCM sera chargé de protéger et développer les langues arabe, amazighe et hassani et les diverses expressions culturelles marocaines, de faciliter l’apprentissage et la maîtrise des langues étrangères les plus courantes dans le monde et de participer à l’évaluation et à la mise en œuvre de ces missions, en coordination avec les autorités et les instances concernées.

Le Conseil sera composé, outre son président, de 25 membres, dont le mandat est fixé à cinq ans renouvelables, et qui représentent cinq catégories, à savoir les experts dans les domaines du développement linguistique et culturel et des différentes expressions culturelles marocaines, qui sont au nombre de six, les institutions et instances nationales (9 membres), les administrations publiques (4), les universités et les instituts de formation dans les domaines de la culture et des arts (2) et les associations et ONG (4).

La catégorie des institutions et instances nationales comprend l'Académie Mohammed VI pour la langue arabe et l'Institut royal de la culture Amazigh (IRCAM), ainsi que l'instance relative au Hassani et aux autres dialectes et expressions culturelles marocaines, l'instance relative au développement culturel et à la protection du patrimoine et l'instance relative au développement de l'usage des langues étrangères, alors que la catégorie des administrations publiques comprend les autorités gouvernementales chargées de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur, de la culture et de la communication.

Le CNLCM est composé de l’assemblée générale, du président du Conseil national et du bureau de coordination de ses travaux. Les compétences de ces instances et leurs modalités de fonctionnement sont fixées par le projet de loi organique 16.04, dans ses articles 8 (modalités de fonctionnement) et 9 (organisation administrative et gestion financière).

Selon le ministre de la Culture et de la Communication, Mohamed Laaraj, le projet de loi organique relatif au Conseil national des langues et de la culture marocaines est un projet social permettant d'accompagner les grands défis que connait le Royaume au niveau des politiques linguistiques et culturelles.

Intervenant, mardi à Rabat, à une journée d'étude organisée par la commission de l'enseignement, de la culture et de la communication à la Chambre des représentants, en coopération avec le ministère de la Culture et de la Communication, il a souligné que ce Conseil se veut une institution nationale constitutionnelle œuvrant dans le domaine de la politique linguistique et culturelle marocaine.

L'adoption de ce projet illustre l’intérêt qu’accorde le Maroc à cette question et consacre l'esprit de dialogue et d'ouverture, notamment dans les sujets qui divisent, a-t-il relevé.

Après avoir mis en avant les différentes étapes d'élaboration de ce projet, il a indiqué que cette rencontre s'inscrit dans le cadre d'une série de mesures visant à approfondir le débat sur les lois organiques relatives au processus de mise en œuvre du caractère officiel de l'amazighe et à la création du Conseil national des langues et de la culture marocaines.

La question linguistique au Maroc revêt une importance particulière, en tant que question nationale, politique et sociale aux dimensions historique, éducative et culturelle, a-t-il affirmé.

(MAP)